Comme de nombreux cyclistes franciliens, Béatrice Barralis a participé au dernier championnat d’Europe masters sur le Vélodrome de Roubaix (Nord), à la mi-septembre. La sociétaire du CSM Puteaux revient notamment sur cette expérience et son amour pour la piste
« La piste est une grande famille »
Radio Peloton : Béatrice,comment êtes-vous venue au cyclisme sur Piste?
Béatrice Barralis : Je suis arrivée sur la piste par le triathlon, je préparais mon 1er Half Iron Man j’en ai fait 3 autres depuis avant de raccrocher les baskets… Je ne savais pas faire du vélo, du moins je pensais savoir mais une sortie désastreuse en Vallée de Chevreuse m’a démontré que non (J’ai une peur bleue des descentes) on m’a dit d’aller faire un tour sur la piste de St Quentin et de monter aux Balustrades pour que cela passe.Je ne connaissais strictement rien à cette discipline je ne savais même pas que cela existait c’est dire… J’ai fait mon baptême de piste en février 2016 sensations inimaginables !!! inédites, j’ai accroché pris un abonnement me suis acheté un vélo de piste… et voilà ….
Radio Peloton : Cela fait donc peu de temps que vous pratiquez le cyclisme en compétition…
Béatrice Barralis : Tout juste un an (ma 1ère licence date du 14 septembre 2016) je suis un bébé cycliste sur le tard : commencer le vélo à 39 ans n’est pas chose facile j’en ai 40 là.. et quelques belles années devant moi, tout est possible il suffit avant tout de le vouloir et de se donner les moyens (avec la condition physique qui va bien évidemment). Mais face au cyclisme féminin actuel j’avoue que je ne me sens pas vraiment à ma place sur la route en tout cas, entre des filles de 20/25 ans qui sont nées quasiment sur un vélo et moi il y a un fossé ou je ne me retrouve pas et cette première saison me l’a bien démontré, je sais maintenant ce que j’aime et ce qui me va, la piste.
Radio Peloton : Pourquoi le CSM Puteaux ?
Béatrice Barralis : Le coach qui m’a baptisée sur Piste Jean-François Guiborel était là-bas et pour courir, il faut être licencié. Cela m’apparaissait plus simple, cela dit le club a plus vocation à faire de la route que de la piste et cette année j’ai donné beaucoup pour des courses routes (les Coupe de France en ayant absolument pas le niveau pour ça ) ce choix est donc révisé je quitte le club pour rejoindre l’EC Vélizy 78 qui possède une très grosse équipe de piste master et qui correspond plus à mes envies et mes aspirations.
Radio Peloton: Que retenez-vous de votre expérience 2017 sur piste ?
Béatrice Barralis : Des médailles et des belles rencontres (sourires). L’année n’est pas encore finie, mon nouveau vélo arrive en début de semaine j’ai commencé à caler mon planning de courses Roubaix, Bourges, quelques courses en Belgique et ailleurs si je peux, cette expérience est en devenir je ne suis qu’au début de tout c’est motivant, excitant passionnant, je crois que je suis sévèrement mordue.
Radio Peloton: Comment avez-vous préparé le dernier championnat d’Europe masters sur Piste ?
Béatrice Barralis :Je me suis décidée après avoir fait les championnats de France Master où j’ai obtenu une médaille de bronze à la course aux points, j’avais très envie de faire de la poursuite par équipe mais pas de coéquipières, il a donc d’abord fallu réunir une équipe … chose qui a été finalisé fin juillet, donc très court en terme de délai, je me suis un peu familiarisée de mon côté à la poursuite en récupérant un cintre et travaillant la position avec l’aide de mes amis pistards que je remercie chaleureusement pour leur précieux conseils. On a réussi à réunir trois équipières sur quatre pour faire trois séances d’entrainement ensemble et une toutes réunies à Roubaix… ce qui se murmurait à notre sujet relevait de la mission suicide, mais nous étions motivées et rien n’aurait pu nous dissuader de tenter cette expérience commune.
Radio Peloton :Est-ce une surprise pour vous d’avoir obtenu cette médaille de bronze en poursuite par équipe ?
Béatrice Barralis : C’est toujours une jolie surprise ce genre de choses, alors quand cela arrive on le prend comme tel, en même temps dans le cyclisme sur piste les femmes ne font pas tant légion que ça nous sommes donc peu nombreuses, mais pouvoir se mesurer à nos homologues européennes est une vraie chance.
Radio Peloton : Avec du recul une meilleure place était-elle possible ?
Béatrice Barralis : Vu le peu d’entrainement et la jeunesse de notre équipe tout est à faire donc oui largement je pense, nos adversaires anglaises s’entraînent ensemble depuis des années, nous avec à peine un mois on s’en tire quand même plutôt bien alors avec beaucoup de sérieux on ne peut que progresser, cette participation était un galop d’essai nous allons vraiment nous y mettre pour continuer à évoluer dans la discipline, les championnats du monde reviennent en Angleterre en 2019 cela nous laisse 2 ans pour travailler sérieusement et aller chercher de précieuses secondes.
Radio Peloton : Vous avez également participé à d’autres disciplines…
Béatrice Barralis : Oui le scratch et la course aux points, j’aime les deux, mais là par contre pas de médaille, j’ai fait mon petit effet sur le scratch en attaquant et faisant 11 tours seule devant la championne du monde Anglaise et me faisant reprendre au dernier tour sur le sprint il va falloir que je travaille la-dessus ! Quand à la course aux points nous n’étions que cinq c’était serré et très rapide mais une très belle course également.
Radio Peloton : Une vraie belle expérience ce championnat pour vous, c’est ça ?
Béatrice Barralis : Une compétition dans un véritable esprit de camaraderie, la piste est une grande famille, nos adversaires en tout cas les anglais, ont un esprit sportif mais au-delà de ça une présence et une disponibilité hors pair, on se mesure mais on se félicite et on se respecte, on s’amuse en se mesurant c’est sérieux certes mais le ressenti est très différent, peut-être est-ce lié à l’âge ? La maturité apporte une certaine sagesse allez-savoir ? Bilan très positif pour moi je n’ai qu’une envie y retourner.
Radio Peloton : Quelles sont vos prochaines échéances sur piste ?
Béatrice Barralis : Déjà reprendre vite les entraînements au SQY avec mes copains pistard ça et nos différents challenges entre abonnés entre autre, ensuite partir courir comme je l’ai dit précédemment un peu partout, Roubaix, Bourges, Belgique, Genève peut-être ? Et faire toutes les compétitions Masters IDF, France, Europe, avec pour objectif les championnats du monde en 2019, je ne vais pas m’ennuyer je pense.
Photo :8e Art Photo.
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