Interview de … Quentin Lafaye (VC Chateaulinois)

Aujourd’hui licencié en Bretagne, l’ancien coureur du VC Savigny -sur- Orge s’illustre dans un nouveau domaine, le cyclisme virtuel. Il a accepté de revenir sur cette pratique en progression pour Radio Peloton.

 

« Rouler avec des cyclistes qui n’ont pas la même culture »

Radio peloton : Peux tu nous expliquer qu’est ce que le cyclisme virtuel ?

Quentin Lafaye : C’est un « jeux vidéo » sur ordinateur se pratique avec un home trainer. L’ordinateur va interpréter les données qu’il reçoit du capteur de puissance pour faire évoluer dans le monde virtuel ton cycliste en fonction des watts développés, du poids et de la taille.

RP : Peux tu nous décrire le monde du cyclisme virtuel avec ses différentes compétitions ?

Quentin Lafaye : Les courses sont assez similaires à ce qu’on peut retrouver sur la route. Très rapidement après le développement du jeux, des équipes se sont formées. J’ai effectué mes premières courses en mars 2016 et j’ai été contacté par une équipe. Puis finalement, avec trois amis, nous avons monté notre propre équipe (Vision). Aujourd’hui, nous avons un effectif d’une cinquantaine de coureurs issus de 15 pays différents allant du Chili à la Nouvelle Zélande. Cela permet de rouler avec des cyclistes qui n’ont pas la même culture que toi.

RP : Comment peut-on créer de la cohésion dans une équipe où les coureurs ne se sont pour la plupart jamais rencontrés ?

Quentin Lafaye : On a mis en place un système d’oreillette qui permet aux coureurs de communiquer pendant les courses. On retrouve un système qui est très semblable à la route finalement. Au fur et à mesure, on s’est rendu compte qu’ils communiquaient de moins en moins car ils n’en avaient plus besoin, ils avaient bien pris l’habitude de courir ensemble.

RP : Comment se situe votre équipe au niveau mondial ?

Quentin Lafaye : On figure plutôt bien. On a six coureurs classés dans le top 50 mondial dont un coureur qui est deuxième. Et pourtant, notre meilleur coureur se classe 115eme juste parce qu’il n’a pas fait de course cet été.

RP : Et d’un point de vu personnel, comment cela se passe pour toi ?

Quentin Lafaye : Pour le moment, je me débrouille assez bien avec plusieurs victoires, notamment sur la première course par étape qui avait été organisée par le jeu. Au niveau du classement mondial, je suis 25eme.

 

 

RP : Est ce compatible de pratiquer le cyclisme virtuel à haut niveau et la route en extérieur ?

Quentin Lafaye : C’est quelque chose qui est compliqué à gérer car ce ne sont pas les mêmes types d’efforts. Sur home trainer, il faut faire très attention à son hydratation car les blessures sont très vite arrivées. Mais il y a beaucoup de coureurs qui combinent les deux et qui arrivent à bien figurer dans les deux. La plupart s’en servent d’un entraînement pour les courses sur route. Il est plus facile de faire une course d’une heure sur home trainer après le travail, surtout en hiver où il fait nuit très tôt. Cela permet de mieux concilier le travail et le vélo.

RP : Le développement du e-sport permet-il au cyclisme virtuel d’évoluer ?

Quentin Lafaye : Oui, pour la première fois cette année ont été organisées des coupes du monde. Il y a une première manche à Londres au mois de juin, et cette semaine, il y en a eu une à Paris. La particularité de ces événements est que les coureurs sont tous dans la même salle avec le même matériel, ce qui permet d’éviter les petites marges d’erreurs qu’il peut y avoir autrement. Pour la première fois également.

Propos recueillis par Erwan Franchon

 

Photo : Loïc Manceau