Interview… de Robin Malet (EC Montgeron-Vigneux)

Il porte depuis maintenant 14 saisons le maillot de l’EC Montgeron-Vigneux. Il est indissociable de ce club dont son père Christophe fait les beaux jours en tant que cycliste et éducateur. Fan d’Alberto Contador et d’Alejandro Valverde, amoureux de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-liège, Robin Malet s’est livré pour Radio Peloton.

Radio Peloton : Robin, vous avez vite attrapé le virus cycliste…
Robin Malet : C’est clair, je suis issu d’une famille de cycliste, ma sœur fait aussi du vélo, nous avons ça dans le sang. J’aime ce sport, son ambiance, l’état d’esprit qui peut régner aussi.

Radio Peloton : Vous avez d’ailleurs un rôle d’équipier à l’EC Montgeron-Vigneux…
R.M : Je ne dirais pas forcément cela, nous sommes assez libre dans nos tactiques de course, cela se fait vraiment par rapport aux sensations du moment. Cependant il peut m’arriver comme dimanche 10 avril à Chalette-sur-Loing (Loiret) de rouler pour Sébastien Vigier.

Radio Peloton : Est-ce qu’il manque une locomotive cette année à l’ECMV en 3e catégorie ?
R.M : L’année dernière, Mathieu Riebel et Pierre Valette étaient nos leaders, nous avions moins de responsabilité dans le sens où les résultats dépendaient principalement d’eux. Il faut simplement que l’on trouve nos automatismes la saison ne fait que reprendre.

Radio Peloton : Comment jugez-vous votre début de saison par ailleurs ?
R.M : Il faut être réaliste pour l’instant le bilan est moyen, mais un peu à l’image du club en 3e catégorie. Nous n’avons pas encore de victoires individuelles, pas de prix d’équipe non plus. Mais je suis sur que cela va venir d’ici la fin du mois. Nous sommes un bon groupe qui vit bien.

Radio Peloton : Vous pratiquez également le cyclo-cross l’hiver…
R.M : C’est vrai, je prends du plaisir dans cette discipline, j’aime le goût de l’effort et le coté ludique de la discipline.

Radio Peloton : Vous avez également pratiqué le polo-vélo…
R.M : Sur une initiative de Michel Vanvynckt, c’est une discipline à laquelle je pourrais regouter si nous étions au moins six sept coureurs du club à en faire, mais pour l’instant la priorité reste la route.

Radio Peloton : Quelles sont les courses que vous affectionnez ?
R.M : Les nocturnes de Montgeron et de Vigneux me transcendent… J’aime aussi l’adrénaline des championnats, qu’ils soient de l’Essonne ou d’Ile-de-France. Les Challenges du CIF aussi.

Radio Peloton : Les Challenges du CIF remportés en 3e catégorie par l’EC Montgeorn-Vigneux, l’an passé…

R.M : Un grand moment dans l’histoire du club, on avait remporté le Super Challenge en 2005 et 2006 mais le remporter sur une catégorie, c’est un moment particulier. Le CIF étant passé en 2e catégorie, il sera difficile d’aller jouer la gagne cette année.

Radio Peloton : Robin, quel est votre plus beau souvenir cycliste ?
R.M : La victoire en vitesse en pupille 2 sous le maillot de l’équipe de l’Essonne à la Ferté-sous-Jouarre. Le même jour mon coéquipier,Cyril Manceau remportait la victoire chez les benjamins 2.

Radio Peloton : Quels coureurs vous ont le plus impressionné depuis vos débuts ?

R.M : J’en ai trois : Tanguy Turgis (USMT), les performances qu’il fait à l’heure actuelle sont remarquables. Pierre Valette et Mathieu Riebel. Ce sont des amis, je suis content de la progression qu’ils ont.

Radio Peloton : Qu’ambitionnez-vous pour la suite de la saison ?

R.M : Me faire plaisir dans le peloton avec les copains de l’ECMV. Néanmoins je ne cracherai pas dans la soupe si l’opportunité d’une victoire s’ouvre à moi.

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Interview de… Théo Nonnez (Parisis AC 95)

Retrouver Théo Nonnez en haut de l’affiche pour sa première année junior n’est pas une surprise. Pour sa première année chez les juniors, le coureur du Parisis AC 95 s’est distingué en remportant notamment la classique Bois d’Arcy-Bazainville, le 1er mai et en terminant deuxième du Tour des Yvelines.

Radio Peloton : Comment se passe ton adaptation chez les juniors ?

Théo Nonnez : Je ne peux pas me plaindre de ce passage chez les juniors , je réalise un plutôt bon début de saison malgré le fait que je ne gagne toujours pas , pendant l’hiver j’avais de bonnes sensations mais je ne savais pas du tout où j’en était par rapport aux autres juniors (notamment les juniors 2 qui marchent au niveau national voir international ) , les premières courses de la saisons m’ont permis de me situer par rapport à eux , maintenant que je connais mon niveau , je sais où j’en suis.

Radio Peloton : Tu t’attendais à un tel écart de niveau ou pas du tout ?

Théo Nonnez : Le niveau national junior est très élevé cette année, néanmoins je ne pense pas être tant en dessous des meilleurs français, même s’il me reste un gros palier à franchir, je ne veux pas me laisser impressionner

Radio Peloton : Qu’est ce qui te manquait t pour en gagner une ?

Théo Nonnez : Maintenant, il fallait que j’arrive à prendre confiance en moi et à courir plus juste, je pense que c est ce qui me faisait le plus défaut.

Radio Peloton : Le PAC 95 est-elle la meilleure équipe du nord de la région parisienne ?
Théo Nonnez : Clairement, je vois peu d’équipes aussi présente chez les écoles de vélos jusqu’aux 2eme caté que le pac 95. Les petits de l’école de vélo sont impressionnants, ils sont présents partout, les minimes cadets n’ont rien à leur envier et chez les grands, l’équipe est vraiment forte cette saison.

Radio Peloton : Comment se passe l’ambiance dans l’équipe ?

Théo Nonnez : L’ambiance est super, on a une belle équipe avec beaucoup de jeunes et les plus grands sont là pour nous aider. Ce qui pourrais nous faire défauts et aussi une qualité, notre surnombre. On est beaucoup au pac à bien marcher mais du coup tout le monde peut être devant, il faut parfois prendre sur soit pour donner la chance aux copains.

Radio Peloton : Quelles sont tes ambitions pour la suite ?

Théo Nonnez : J’aimerais participer à certaines courses par étapes en 2eme catégorie mais aussi des nationales juniors. Pour le reste de la saison je souhaiterais participer aux championnats de France et à la Classique des Alpes, où j espère briller. Ensuite j espère me faire connaître au niveau national avec toujours une petite idée derrière la tête : une sélection en équipe de France.

Photo : Gérard Briand

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Interview de… Pascal Sellier (Team Peltrax-CSD)

Directeur sportif de l’équipe junior du Team Peltrax CS Dammarie-les-Lys depuis réellement cette saison, Pascal Sellier, ancien président de l’US Nemours Saint-Pierre, revient sur le mois de mai important de ses coureurs.

Radio Peloton : Pascal, comment jugez-vous le début de saison de vos coureurs ?
Pascal Sellier : On ne peut pas rever mieux avec trois victoires au compteur avec trois coureurs différents, ce qui prouve le potentiel de l’équipe. On a aussi beaucoup de places d’honneur. Cette année, nos coureurs courent juste aussi bien chez les juniors qu’en 3e catégorie. Nous n’avons aucun regret sur le début de saison.

Radio Peloton : Votre mois de mai s’annonce chargé…

Pascal Sellier : En effet, nous seront sur le Tour des Yvelines ce week-end. Elle sera composée de nos juniors. La semaine d’après c’est le championnat de Seine-et-Marne à Machault un moment important de la saison, avant le championnat d’Ile-de-France juniors. Puis ensuite on va rentrer dans la saison des nocturnes.
Radio Peloton : Le titre régional semble-t-il possible le 29 à Arronville chez les juniors ?

Pascal Sellier : Oui car nous n’avons pas de complexe, nous avons le potentiel pour décrocher le maillot à fleurs de lys. Attention, je ne dis pas que cela va etre facile mais si nous avons une chance, nous allons la prendre. Si tu prends le départ d’une course en te disant que tu ne peux pas gagner, il vaut mieux rester chez soi. Donc oui on ira là-bas pour gagner.

Photo : Aurore Coutard.

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Que deviens-tu…Mathilde Pereira ?

Aujourd’hui,Radiopeloton fait un retour sur le cyclisme féminin avec … Mathilde Pereira ! Ancienne cycliste, Mathilde Pereira, 24 ans revient sur son expérience vélocipédique. 1,2,3… Partez !

Radiopeloton : Mathilde, comment êtes vous venue au cyclisme en compétition ?
Mathilde Pereira : J’avais sept ans. Mon père m’apprenait à faire du vélo sans les petites roulettes et lorsque j’ai fini par dévaler une petite pente et traversé un terrain de foot, il m’a alors proposé d’intégrer une école de cyclisme. Je n’ai pas compris le principe de « compétition » tout de suite : à ma première course sous les couleurs de Puteaux (Hauts-de-Seine), c’était un cyclo-cross, un enfant est tombé, je me suis arrêtée pour l’aider à remonter sur son vélo avant de reprendre tranquillement la course (rires).

Radiopeloton : Qu’est ce qui vous a donné envie de poursuivre cette pratique ?
Mathilde Pereira : Quand j’étais enfant, c’était par amusement. Puis au fil des années, le goût de la compétition, le fait de repousser sans cesse ses limites, de s’améliorer… Et le contact humain, retrouver ses amis à chaque entraînement, aux courses, c’est un peu comme une petite famille.

Radiopeloton : Durant combien de temps et dans quels clubs ?
Mathilde Pereira : J’ai pratiqué le cyclisme pendant 10 ans : de 7 à 17 ans. J’ai commencé par le CSM Puteaux, puis l’AVS 95, l’OCVO, l’US Métro et enfin le CSM Epinay.

Radiopeloton : A quelle(s) discipline(s) avez-vous touché ?
Mathilde Pereira : Pendant l’école de cyclisme, j’ai pu toucher aux quatre disciplines habituelles : la route, le cyclocross, la vitesse et les jeux.Par la suite, j’ai continué à faire des courses sur route et du cyclo-cross en hiver.

Radiopeloton : Laquelle préfériez-vous ?
Mathilde Pereira : Je préférais le cyclo-cross pour ses particularités : des courses courtes mais intenses en pleines forêts. Je garde un souvenir particulièrement marquant des entraînements cyclocross que j’ai pu effectuer à l’OCVO avec Alain Le Bras.

Radiopeloton : Pourquoi avoir arrêté le vélo ?
Mathilde Pereira : J’ai arrêté le vélo en 2008 pour mes études. Il devenait de plus en plus difficile de conjuguer les deux et lorsque j’ai su que j’allais devoir partir à l’étranger, j’ai préféré arrêter. En quelle année ?

Radiopeloton : A l’heure actuelle quel est votre rapport avec le cyclisme ?
Mathilde Pereira : Le cyclisme, maintenant je le vis à travers mes amis. Je suis leurs aventures et carrières et c’est toujours avec grand plaisir que j’aime revenir sur les courses pour les soutenir et revoir les familles du vélo.

Radiopeloton : Quel regard portez-vous sur ce sport ?
Mathilde Pereira : Pour moi c’est un sport de passionnés qui est difficile, il faut s’entraîner pendant des heures autant quand il fait beau, que lorsqu’il pleut, vente ou neige. Mais il faut également veiller à l’alimentation et au sommeil donc beaucoup de contraintes au quotidien. Seuls les sportifs totalement dévoués peuvent espérer réussir à haut niveau.C’est également un sport qui apprend l’humilité et la cohésion du fait que cela soit un sport d’équipe qui mène un des coureurs à la victoire.
Radiopeloton : Quel est votre point de vue sur le cyclisme féminin  ?
Mathilde Pereira : Le cyclisme féminin commence à être davantage médiatisé mais cela reste toujours moindre par rapport au cyclisme masculin. Je trouve cela regrettable surtout lorsque des coureurs comme Pauline Ferrand Prévot porte haut les couleurs de la France, en remportant de multiples titres mondiaux.Après la sous-médiatisation des femmes ne se limite pas uniquement au cyclisme mais à tous les sports féminins en général, donc on ne peut qu’applaudir les médias qui tentent d’inverser la tendance, comme le magazine « Les sportives », lancé en début du mois et 100 % dédié au sport féminin qui vient justement de mettre en couverture Pauline Ferrand Prévot.

Radiopeloton : Que vous a apporté le cyclisme au quotidien ?
Mathilde Pereira : Enormément de choses ! J’ai grandi avec le cyclisme, au rythme des entraînements et des compétitions. Ça m’a apporté de la discipline et de la force mentale, et en disant cela je repense à tous ces entraînements sous la pluie (rires).C’est vraiment un sport qui pousse à se dépasser. Cela m’a également apporté aussi bien le goût de la compétition que l’esprit d’équipe. Au final, je pense que ça m’a aidé à devenir plus forte et à développer des qualités qui me sont indispensables, aussi bien dans ma vie personnelle que professionnelle.

Radiopeloton : Vous verra-t-on  un jour de nouveau sur le vélo en compétition ?
Mathilde Pereira : La grande question ! (rires) Mon père garde toujours mon vélo prêt dans la maison familiale, au cas où… Et c’est vrai que je garde toujours un peu de nostalgie de ces dix ans de cyclisme. Maintenant, ma vie actuelle fait qu’il y’a quand même plus de chance de me croiser dans une salle de sport.

 

Photo : DR.

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Interview de Bruno Bizieux (CC Igny-Palaiseau 91)

C’est un personnage que l’on aime retrouver sur les courses de vélo aux quatre coins de l’Ile-de-France ! Toujours équipé de sa veste jaune et bleu aux couleurs de son club, le CC Igny-Palaiseau 91, Bruno Bizieux, président du club ouest essonnien organise demain le Souvenir Lucien Robin à Palaiseau, chez les écoles de vélo, les minimes et les cadets. L’occasion pour lui de revenir sur le début d’année de ses troupes.

Radio Peloton : Bruno comment jugez-vous le début de saison de vos coureurs ?

Bruno Bizieux : On fait une belle entame d’année, nos coureurs sont souvent sur le podium aussi bien en école de vélo, sur route et en VTT trial. Cependant en tant que président de club on veut toujours plus et je sais que certains coureurs peuvent mieux faire. Mais la saison est encore longue.

Radio Peloton : Quelles sont vos satisfactions actuelles au CC Igny-Palaiseau 91 ?

Bruno Bizieux : Le titre national de David France en FSGT m’a apporté beaucoup bonheurs. Mais je suis aussi content de la progression d’un coureur comme Dylan Durand. De voir notre école de vélo performer est aussi signe de bonne santé. J’aime aussi l’alchimie qui règne entre les jeunes et les moins jeunes, et ça c’est une belle victoire

Radio Peloton : On sent une belle dynamique du coté du CCIP 91…

Bruno Bizieux : C’est vrai, c’est aussi l’une de mes grandes satisfactions, un exemple parmi tant d’autres, la participation nombreuses des coureurs aux réunions et engagements qui a lieu tous les quinze jours.

Radio Peloton : Le club s’est aussi ouvert à la piste depuis quelques années…

Bruno Bizieux : C’est un peu l’effet Sébastien Vigier qui a commencé le cyclisme au CCIP 91 et donc la piste également. Aujourd’hui des jeunes comme Thomas Mahé en junior et Hugo Dolez courent régulièrement sur piste. Ils sont sérieux, consciencieux et appliqués.

Radio Peloton : Un mot sur votre équipe des cadets, active durant ces trois premiers mois?

Bruno Bizieux : C’est une bonne équipe de trouble-fête. Elle n’est pas encore prête pour jouer les premiers rôles. Une fois que l’équipe aura pris plus d’expérience, il est sur que cette bande de copains sera là pour jouer la gagne. C’est aussi le fruit de notre formation. A ce sujet j’en profite pour remercier mes dirigeants, mes partenaires et bien sûr les municipalités d’Igny et Palaiseau. Sans eux le CCIP 91 ne serait pas ce qu’il est, c’est-à-dire une grande famille.

Radio Peloton : Quels seront les prochains objectifs du club ?

Bruno Bizieux : On a fait une troisième place au championnat de l’Essonne (FFC) des minimes avec Noé Castille. On espère briller lors des prochains championnats départementaux dans les autres catégories voire régionaux. Les Challenges du CIF au mois de septembre sont aussi un objectif pour nous. Certains de nos coureurs iront aussi au championnat de France des masters sur route courant juillet.

Radio Peloton : Briller sur le Souvenir Lucien Robin, demain à domicile,c’est important pour vous ?

Bruno Bizieux : Par respect, briller est important mais je dirais même primordial. Je ne serais sans doute pas aussi impliqué dans le vélo si trois personnes importantes de l’histoire du club cycliste d’Igny ne m’avaient pas fait aimer le cyclisme. Mon père, Pierre Bizieux, Jeannette Turgis et Lucien Robin.

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Interview de… Mickaël Plantureux(CC Etupes)

Formé sur la région parisienne avec notamment des passages au VC Etampes et à l’US Métro-Transports, Mickael Plantureux, 20 ans, s’épanouit pleinement dans l’Est de la France pour sa première année sous le maillot du CC Etupes.

Radio Peloton :
Pourquoi avoir rejoint le CC Etupes en ce début de saison ?

Mickael Plantureux : J’ai rejoint le CC Etupes car c’est un club qui me convient parfaitement niveau calendrier de courses. La structure me plaît également. C’est un bon club formateur avec de bons coureurs passés chez eux puis chez les pros. Je pense qu’avec de bons résultats c’est un bon moyen de se faire remarquer par les équipes pros en passant chez eux.

Radio Peloton : Que retiens-tu de tes années à Chalette et Rouen ?

Mickael Plantureux : J’ai passé deux bonnes années à Chalette avec une première année espoir plutôt de découverte. J’ai passé de bons moments avec les gars du club, l’ambiance était bonne et les gars d’expérience t’apprenaient énormément de choses que ce soit sur le vélo ou en dehors. Pour ma troisième année espoir je voulais changer de club pour découvrir autre chose. Rouen m’a contacté suite à ma sixième place au championnat de France espoir. J’ai donc fait une année là-bas avec un bon encadrement et un bon calendrier. Par la suite, je voulais déjà aller à Étupes car c’est le meilleur club qui me convient au niveau des amateurs.

Radio Peloton : Tu as été formé en Ile-de-France, pourquoi n’avoir pas fait le choix d’une formation en 1ère catégorie ?

Mickael Plantureux : Je suis resté en île de France jusqu’en junior 2 où j’étais à l’US Métro-Transports. Par la suite le Guidon Chalettois m’a contacté pour venir dans leur structure et je voulais changer d’air et voir un nouveau calendrier de course. Je voulais aussi voir comment fonctionnait une DN1, je suis donc parti de l’île de France.

Radio Peloton : Comment juges-tu tes premiers pas dans l’équipe après trois mois de courses ?

Mickael Plantureux : Je me sens vraiment bien, l’ambiance est excellente et les coureurs ne se prennent pas du tout la tête. Le collectif prime énormément dans ce club, l’un travail pour l’autre et inversement car on sait que par la suite on lui rendra la pareille. Les DS me font confiance pour cette saison j’espère leur prouver qu’ils ont bien fait de me prendre dans leur effectif

Radio Peloton : Qu’est ce qui change par rapport à l’année dernière ?

Mickael Plantureux : Par rapport à l’an passé, je suis logé sur place donc c’est un gros plus. Je n’ai pas besoin de faire de voyage la veille des courses pour les rejoindre. Les routes d’entraînement me plaisent aussi, depuis mon jeune âge je voulais monter des cols à l’entraînement ce qui est chose faite, les paysages sont magnifiques et c’est vraiment motivant de s’entraîner dans de bonnes conditions

Radio Peloton : Quels sont tes objectifs cette année ?

Mickael Plantureux : J’aimerais gagner une belle course en élite et briller sur les différents championnats de France. Mon but premier étant de passer pro il faut se faire remarquer sur les grosses courses pour espérer passer l’échelon supérieur. Et bien sûr continuer à progresser et aider un maximum l’équipe.

 

Photo : Mathilde Clouard.

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Gros la révélation

Qui aurait pensé en début de saison que le nom et le prénom de Mathilde Gros seraient au bout des lèvres de tous les observateurs de cyclisme féminin? La licenciée de l’US Créteil (Val-de-Marne), 16 ans est la révélation féminine cette saison en Ile-de-France en étant Championne d’Ile-de-France et de France de la vitesse chez les cadettes, Championne de France du 500 mètres chez les juniors surclassée, recordwomen de France du 200 mètres et vice-championne de France par équipe chez les cadettes et juniors. Tout cela pour sa première année de vélo.

Radio Peloton : Mathilde, que retenez vous de votre première saison sur piste ?
Mathilde Gros : Moi qui viens du basket, j’ai beaucoup appris pour cette saison de découverte. Au début c’est étonnant de mettre les pieds dans un univers qui nous est totalement inconnu et puis on se prend rapidement au jeu. Néanmoins cette saison, je n’ai pas toujours eu que des bons souvenirs.

Radio Peloton : Justement quels sont les moments forts de votre année 2015 ?
Mathilde Gros : Mes deux chutes lors de ma première course sur la piste de l’INSEP au mois de janvier 2015, il y a presque un an, je me dis que depuis, il y a eu du chemin parcouru (sourires). Bien sur je retiens mes titres de championne de France et d’Ile-de-France, mon record de France sur le 200 mètres lancé mais aussi paradoxalement un esprit d’équipe. Même si le vélo est un sport individuel, lors des entraînements ou championnats il faut être soudé et s’encourager les uns les autres, des valeurs que je retrouvais dans mon ancien sport le basket.

Radio Peloton : Vous verra-t-on un jour participer à des courses sur route ?
Mathilde Gros : Il ne faut jamais dire jamais mais pour le moment ce n’est pas dans mes projets de participer à des épreuves sur route, même si je sais que certaines « pistardes » pratiquent aussi la route de temps en temps. Mais pour le moment, ce n’est pas ma voie.

Radio Peloton : Que peut-on vous souhaiter pour 2016, Mathilde ?

Mathilde Gros : Durant la saison hivernale je fais beaucoup de compétitions un peu partout en France et dans les autres pays comme en Belgique ou en Suisse par exemple. Mon plus grand rêve serait de faire un podium au Championnat d’Europe et du Monde la saison prochaine. Je travaille dans ce sens pour atteindre cet objectif.

Photo : Nicolas Vaucouleur.

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Lecroq a faim de victoires

Coureur formé sur la région parisienne au Parisis AC 95 et à Argenteuil VS 95, Jérémy Lecrocq fait aujourd’hui à 21 ans partie des piliers du CC Nogent-sur-Oise en DN1.

 

Radio Peloton : Jérémy comment jugez-vous votre début de saison ?
Jérémy Lecrocq : Mon début de saison est en dent de scie, j’ai enchaîné blessures aux cotes,  chutes et maladies . Malgré cela j’ai continué à bien m’entraîner et à rester motivé pour mes objectifs de début de saison. j’étais globalement satisfait même si je n’ai pas gagné.

Radio Peloton : Qu’est ce qui t’a manqué pour l’emporter au cours des deux premiers mois de compétitions ?
Jérémy Lecrocq : Ce qui m’a manqué? certainement le petit coup de pouce de la chance en fin de course. Après j’ai enchaîné beaucoup de « grosses » courses ce n’est donc pas facile de gagner à ce niveau là.La saison est encore longue et j’ai encore beaucoup de travail à accomplir pour arriver à être parmi les meilleurs.

Radio Peloton : Avec sept franciliens est-ce que l’on peut dire que le CCNO est la cinquième équipe d’Ile-de-France en 1ère catégorie?
Jérémy Lecrocq : C’est vrai que Nogent compte dans son effectif beaucoup de franciliens avec Romain Bacon, Danny Maffeis, Loïc Guillaume, Benoît Daeninck, Louis Richard, Adrien Garel…Certainement une question de proximité. Par exemple, j’habite seulement à 30 minutes du service course de nogent.

Radio Peloton : Comment se passe l’ambiance au CCNO ?
Jérémy Lecrocq : L’ambiance est très bonne au sein de l’effectif. On a tous à peu près le même âge, donc cela aide à créer un groupe. Tout le monde s’entend très bien.On est peut être l’équipe qui a le plus de jeunes en DN1, mais on est certainement l’équipe qui rigole le plus sur les compétitions en dehors du vélo.

Radio Peloton : Tu es également pensionnaire de l’équipe de France espoir, quel est ton programme de courses sous les couleurs de l’équipe nationale ?
Jérémy Lecrocq : Avec l’équipe de France j’ai participé à Gand-Wevelgem espoir, où j’ai pris la 11eme place.j’ai aussi fait le ZLM tour, troisième manche de la coupe des Nations espoirs.Ensuite on verra en fonction du niveau que j’aurais et des résultats que j’obtiendrai pour la suite de la saison.

Radio Peloton : Tu as été formé en région parisienne que retiens-tu de ton expérience francilienne ?
Jérémy Lecrocq : J’ai commencé le vélo à l’âge de 6 ans, j’ai donc beaucoup appris aussi bien en école de cyclisme, que lors de mes premières compétitions chez les élites.J’ai appris à toucher à tout type de vélo, (cyclo-cross, vtt, piste, route, jeux-vitesse…) et à apprendre les bases.

Radio Peloton : Quel club francilien t’auras le plus marqué ? Pour quelles raisons ?
Jérémy Lecrocq : J’ai connu deux clubs complètement différents avec le Parisis AC 95 et Argenteuil. J’ai beaucoup de gens que j’apprécie dans ces deux clubs… J’ai commencé le vélo au PAC 95, c’est dans ce club que j’ai appris à aimer le vélo, tous les mercredis après midi à faire du vélo avec les copains, c’était un réel plaisir… On ne remerciera jamais assez les bénévoles qui ont pris de leur temps pour nous encadrer tous ces après-midi.Puis il y a eu Argenteuil pour mes deux années juniors.Dans ce club on m’a inculqué les bases du professionnalisme avec des dirigeants comme Anthony Colas et Frédéric Blanchon notamment. Ils ont passé énormément de temps avec l’équipe junior d’Argenteuil pour nous faire progresser dans les meilleures conditions.Que ce soit en cyclo-cross ou sur route.Frédéric Blanchon est toujours mon entraîneur par ailleurs depuis tout ce temps.

Radio Peloton : L’objectif c’est de passer pro à la fin de la saison Jérémy ?
Jérémy Lecrocq : Je n’ai pas pour objectif d’être professionnel à tout prix en 2017.Certes cela serait merveilleux, mais pour cela, il faut être prêt. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, à faire pour être au top niveau. Si je dois passer pro en 2017,C’est que j’aurais obtenu les résultats nécessaires. Si je dois rester amateur ,c’est que j’aurai encore des choses à prouver afin de passer à l’échelon supérieur.

Radio Peloton : Quelles sont tes autres ambitions pour 2016 ?
Jérémy Lecrocq : Mes ambitions pour 2016 c’est d’avoir un maximum de résultats. Mais plus globalement,que l’équipe de Nogent, obtienne de bons résultats sur les coupes de France DN1 et un maximum de victoires.

Photo: Martial Denais.

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Chaba, Antony et les Hauts-de-Seine dans le coeur

A 27 ans, Julien Chaba (Antony Berny Cycliste) fait partie des jeunes qui s’investissent au sein de leur club avec la double casquette de coureur et d’encadrant des catégories de jeunes. Chaba participe également aux activités de son Comité Départemental en développant le cyclisme dans les jeunes catégories.

Radio Peloton : Julien pouvez-vous nous raconter votre parcours cycliste ?

J.C: J’ai commencé le cyclisme à huit ans. J’ai passé de nombreuses années à apparaître en fin de classement dans les catégories de jeunes. Il n’y a qu’en jeux d’adresse que je tirai, quelques fois, mon épingle du jeu. En 2008, c’est avec une belle équipe de coureurs minimes que j’entraînais que j’ai pu progresser. Suite à une erreur de classement, j’ai été automatiquement monté en 3e catégorie. J’ai changé deux fois de club, là où les projets semblaient cohérents et surtout où les relations sont respectueuses. Je suis retourné à l’Antony Berny Cycliste après être passé par Châtenay-Malabry pour participer au projet de développement du club. Personnellement, j’ai pu également modifier ma préparation physique pré-compétitive. Cela m’a permis d’être bien plus performant et de finir cette saison avec 185points en 3e catégorie et de nombreuses places d’honneur, malheureusement sans victoire.

Radio Peloton: Pourquoi avoir toujours couru pour des clubs des Hauts-de-Seine?

J.C: J’ai passé douze ans à l’Antony Berny Cycliste, ville où je réside. En tant que coureur, je n’ai jamais eu le niveau pour tenter de rejoindre des équipes d’échelon supérieur. Donc, pourquoi aller ailleurs ? Je préfère être actif dans un club plutôt qu’être consommateur. Par ailleurs encadrer l’école de vélo m’a amené à m’investir au sein du Comité Départemental depuis quelques années, d’abord en support puis en responsabilité. Depuis deux ans, je suis leur représentant à la Commission Régionale des jeunes et, depuis peu, responsable des jeunes au sein du CDC 92.

Radio Peloton : Qu’est ce qui fait votre profond attachement à ce département ?

J.C: Forcément, je suis attaché à ses structures et ses personnes que je connais depuis tout jeune. Je pense à William Bastit, René Perrono et sa femme Yvette, puis Robert Perboire (ancien président du CDC mais toujours impliqué), Lucien Bouniol… Tout comme quelques présidents et autres personnalités de clubs historiques, ce sont des personnes qui œuvrent encore beaucoup pour ce département. J’ai aussi connu Stéphane Izoré, qui fait un travail remarquable au pôle et Jérémie Fromonteil que j’ai eu la chance de côtoyer au sein de la structure départementale. Etant impliqué au sein des activités jeunes, il parait naturel de continuer leur travail en reprenant le flambeau avec l’équipe dirigeante départementale et développer ensemble les activités.

Radio Peloton : Qu’est ce qui vous a poussé à vouloir encadrer les jeunes catégories du club d’Antony ?

J.C: Chez les jeunes, l’ambiance y est excellente. En école de vélo, j’ai eu l’opportunité de pouvoir diriger l’équipe départementale qui est devenue cette année vainqueur des aiglons. Quand je parle d’équipe, j’inclus les coureurs, les dirigeants mais aussi les parents. Il s’agit d’un groupe au sein duquel les qualités de chacun sont mises à son profit, peu importe la couleur du maillot. De toute manière, il était bleu et blanc, couleurs du comité. Ce sont ces valeurs dont je souhaite continuer la propagation à des niveaux supérieurs. Et pratiquer notre passion dans ces conditions, quel plaisir ! Quand les coureurs se souviennent de toi quelques années après être partis à la découverte de d’autres activités ou que les très jeunes coureurs que t’as eu en sélection viennent te dire bonjour sur les courses, tu sais qu’à un moment donné tu leur as apporté quelque chose de positif. Et pour moi, c’est bien cela le principal.

Radio Peloton : Comment voyez-vous l’évolution des jeunes cyclistes?

J.C: Il y a deux types de profils : les coureurs cherchant à progresser vers le niveau élite, et les autres qui, à un moment, décideront de mettre le cyclisme de côté pour favoriser leur vie professionnelle et familiale. Pour les meilleurs, la constitution d’une filière d’excellence avec le pôle et une stratégie adéquate d’équipes fanions en Ile-de-France dans les différentes activités prennent forme mais mérite encore d’être développé. Je pense que l’ensemble des acteurs travaillent continuellement sur ce sujet d’amélioration de la stratégie de développement de cette filière.Les comités départementaux doivent au minimum coordonner avec les clubs voire organiser les activités entre Ecole de Vélo et espoirs pour assurer la continuité de formation et de progression de nos jeunes. Il me semble intéressant de se rapprocher de la structure régionale pour se coordonner avec elle et assurer une continuité stratégique. Enfin, l’autre stratégie majeure concerne les autres coureurs. Ceux qui, un jour, mettront en avant leur vie scolaire, professionnelle et familiale. Les activités doivent être une école de la vie complémentaire à la vie scolaire. Cela doit être aussi bouffé d’oxygène pour se détendre et être plus efficace pour se lancer dans la vie professionnelle. Cela n’empêche pas, par la suite, de continuer de pratiquer sa passion selon le temps disponible, en séries compétition ou pass’cyclisme. Voire d’encadrer ou d’arbitrer.

Radio Peloton: Pouvez-vous nous expliquer le projet du club d’Antony?

J.C: Le club est en reconstruction depuis deux ans après le départ d’une équipe dirigeante dont la stratégie sportive et associative a malheureusement été un échec. Bien qu’il y ait aujourd’hui de nombreux dirigeants à l’ensemble des postes, le club tend seulement à retrouver l’équilibre avant, je l’espère, d’entrer dans une phase de développement. De nombreux coureurs cadets montent chez les juniors. Pour redynamiser le club, l’équipe dirigeante a décidé de lancer la construction d’une équipe junior compétitive en 2017. Quelques coureurs à potentiel nous rejoignent mais la plupart manquent d’expérience. Mon rôle cette saison sera de leur apporter mon expérience sur le vélo.

Radio Peloton: Quelles sont vos ambitions personnelles en 3e catégorie maintenant ?

J.C: Cette saison, j’ai manqué de finition. J’aurai pu monter en 2e catégorie et surtout obtenir plusieurs podiums voire gagner. Dans cette continuité, il semble évident que j’ai la volonté de lever les bras et monter de catégorie. Je dois travailler la finition et sûrement corriger ma tactique de course car je suis très offensif et certainement trop généreux. Maintenant, cela dépendra aussi de ma disponibilité, entre mes activités professionnelles et mes actions au sein du Comité Départemental.

Radio Peloton: Pour quel motif pratiquez-vous le cyclo-cross?

J.C: Je le pratique comme préparation physique orientée. D’ailleurs ça se voit au classement ! (sourires). Je ne les fais pas à bloc, c’est évident. Mais cela améliore mon pilotage, renforce mon gainage, m’apprend à gérer mon effort, etc. Cela permet aussi de reprendre quelques bonnes habitudes après une longue coupure psychologique et physique.

Radio Peloton : Est-ce qu’un défi à la Michel Vanvynckt (EC Montgeron-Vigneux) de participer à toutes les disciplines du vélo pourrait vous tenter ?

J.C: Ce que fait Michel est top,il se fait plaisir sur beaucoup de disciplines complémentaires et obtient même quelques bons résultats à son niveau. C’est un vrai passionné ! Un moment, j’ai eu l’idée de participer aux championnats d’Ile-de-France route, cyclo-cross, piste, VTT et bmx. Mais pour être compétitif, cela demande de travailler non seulement la technique mais aussi le spécifique propre à chaque discipline. C’est un projet à part entière. On devine la gestion d’une saison de Pauline Ferrand-Prévost, dont Lilou Ledeme (coureur que j’entraîne) est fan, pour être performante en cyclo-cross, VTT et route. J’ai donc du mal à imaginer travailler la piste et le bmx, surtout avec un travail comme le mien en parallèle. Si l’opportunité se présente, alors pourquoi ne pas se lancer dans ce projet. Mais ce n’est pas d’actualité.

Radio Peloton : Quelle pourrait être la piste majeure pour attirer plus de cyclistes selon vous?

J.C: Je pense que faire découvrir le cyclisme sous une autre facette. L’idée est d’effacer les préjugés, éliminer son image du sport individualiste et donc mettre en avant ses valeurs collectives comme la solidarité. Quantitativement, développer le BMX peut permettre d’attirer de nombreux jeunes du fait de la dimension « extrême » de cette activité. Mais le potentiel de futures cyclistes traditionnels est faible. Le développement du cyclisme féminin peut être une bonne alternative. Aujourd’hui, leurs effectifs progressent aussi bien chez les jeunes que chez les adultes. L’enjeu principal consiste à les attirer dès les plus jeunes catégories puis de construire, avec elle, des filières adaptées à leurs propres qualités. Il semble évident que le calque actuel est adapté à la gestion de groupes qui se sont toujours voulus masculins. Passons ces préjugés et évoluons.

Photo : Gérard Briand.

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Shahmaei revient de loin.

A 35 ans, Nathanael Shahmaei a remporté sa première victoire en début de saison, remonter sur un vélo en compétition. Un retour réussi pour le sociétaire du Paris Cycliste Olympique, victime d’un grave accident en fin d’année 2014.

Radio Peloton : Nathanael, c’est un miracle de vous retrouver sur un vélo…
N.S : Oui c’est sûr, surtout un miracle d’être encore en vie tout simplement. Le vélo reste « seulement » une passion mais loin d’être l’essentiel. C’était la veille de Noël 2014. J’étais à Grenoble pour les vacances. Soleil radieux. Je décidais de rouler une heure avant de rentrer sur Paris avec mes enfants. Une voiture me fauche de plein front dans un carrefour, éblouïe par le soleil. Le choc fut très violent. Je m’en sors « qu’avec » les deux jambes cassées.

Radio Peloton : Avez-vous pensé que vous ne remonteriez jamais sur un vélo ?
N.S : Je ne me rappelle pas y avoir pensé. Des fois tu doutes. Étant moi-même kinésithérapeute du sport, je savais que le chemin serait long mais pas impossible. J’ai su m’entourer des meilleurs. J’ai surtout eu beaucoup de chances car les suites de réadaptation m’ont été très favorables. Les douleurs, les souffrances sont le lot quotidien. L’important c’est de se projeter vers l’avenir, quel qu’il soit et de maintenir le cap.

CIF : Qu’est ce qui a motivé votre retour?
N.S : Certains moments sont très difficiles à vivre. La solitude. La fatigue. L’inactivité physique. Alors tu penses aux personnes que tu aimes, ta famille, ta femme, tes enfants, tes parents ; c’est eux qui te rendent ta dignité et ta fierté. Il y a vingt ans, je suis venu au vélo grâce à mes potes et nos pères respectifs. Tout a commencé au Ventoux. Alors s’il fallait « boucler la boucle », cela ne pouvait se terminer qu’en haut du Mont Chauve. Je m’en suis donné les moyens. J’ai toujours été un taiseux, voire un hargneux ou un teigneux.

Radio Peloton : un retour gagnant avec trois tops 5 en ce début de saison…
N.S : C’est un peu une surprise…je l’espérais mais je doutais beaucoup aussi. Pour revenir à ce niveau, j’ai du rester appliqué tout l’hiver. L’histoire aurait été Hollywoodienne si j’avais levé les bras. Mais j’étais déjà trop heureux de pouvoir jouer la gagne à chaque fois.

Radio Peloton : Qu’est ce qui vous a manqué pour l’emporter ?
N.S : Qu’est ce qui m’a manqué ? La même chose que les 80 autres du peloton sur ces courses. Non sans rire, l’accident m’a appris à développer beaucoup de résistances dans l’effort. Il me manque cette force explosive. Je ne suis pas un « tueur » sur le vélo car ce n’est pas mon style et j’en ai plus les capacités.

Radio Peloton : L’ambiance a l’air bonne au Paris CO chez les départementaux…
N.S : Depuis mon arrivée au club en 2013, les sociétaires ont toujours été de bonne facture. Christian Masola y ait pour beaucoup. En tant que président du club, il nous insuffle cette philosophie alliant compétitivité et convivialité. Cette année, tous les ingrédients sont là pour réaliser un grand cru, un millésime.

Radio Peloton : Vous avez retrouvé la 3e catégorie, fin mars…
N.S : J’ai terminé 2014 en marquant des points en fin de saison en 3ème catégorie. Le système de points étant ce qu’il est, en 2015, je suis resté licencié en 3ème catégorie avec mes béquilles et mon fauteuil roulant. Une dérogation médicale m’a permis de débuter 2016 en départementale afin de me laisser la latitude nécessaire.

Radio Peloton : Quelles sont vos ambitions dans cette catégorie ?
N.S : Le plaisir. Courir avec mes amis du club. Tristan Horreaux, Jonathan,Machado Gilles et Thomas Martin, Francis Gillain et tous les autres. Être performant et glaner des prix d’équipe. Mon terrain de jeu favori. Les « classiques » de l’été.

Radio Peloton : Le niveau D1 est-il semblable, selon-vous,à un niveau 3e catégorie sur certaines courses ?
N.S : Je n’ai jamais joué la gagne trois dimanches de suite en 3ème catégorie comme j’ai pu le faire récemment en D1. Non, cette comparaison n’est pas très respectueuse pour les coursiers qui font l’effort de rester en 3ème catégorie.

Radio Peloton : On vous croisera dans d’autres disciplines cette année ?
N.S : Avant mon accident, je voulais me tourner vers la piste et ses catégories masters. Gagner des titres reste un doux rêve…

Photo : Gérard Briand.

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