Interview de… Tanguy Turgis (US Métro-Transports)

 

Les championnats de France de l’Avenir débutent aujourd’hui à Civaux (Vienne). La délégation francilienne pourra notamment compter sur la présence de Tanguy Turgis (US Métro-Transports). Le Linois de 18 ans, pensionnaire du Pôle Espoir de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) sera un des favoris pour le titre national chez les juniors sur le contre-la-montre et l’épreuve en ligne.

Radiopeloton: Tanguy,comment jugez-vous votre saison sur route ?

Tanguy Turgis : Ma saison est déjà bien réussie avec deux victoires en coupe des Nations, mais elle n’est pas finie et je veux encore faire de belles choses.

Radiopeloton : Sur quels aspects pensez-vous avoir progressé ?

Tanguy Turgis : J’ai sans doute pris de la caisse car j’ai encore de la fraîcheur sur les courses à étape et de la force. Je le sentais déjà la saison route en junior 1 mais également sur les cross. Mes attaques sont plus tranchantes et plus longues.
Radiopeloton: Tactiquement, le fait d’être un peu plus surveillé change quelque chose pour vous ?

Tanguy Turgis : Au niveau français oui, ça fait plusieurs années que je suis surveillé et les manières de courir sont forcément différentes, si on regarde bien les résultats au niveau coupe de France les mecs comme Alexys Brunel, Clément Betouigt-Suire et moi avons gagné au moins une coupe du Monde on en a pas gagné une manche nationale cette année! Les équipes françaises veulent nous surveiller et font la course pour nous faire perdre et pas gagner contrairement au niveau international où ça court différemment. Mais bon c’est le jeu et c’est donc forcément plus dur de se démarquer en France.

Radiopeloton : Que reste pour le moment votre plus beau souvenir de la saison ?

Tanguy Turgis : Ma première victoire en coupe des Nations au Pays de Vaud, j’ai gagné un sprint en bosse en ayant fait des écarts alors que c’était la dernière étape et toutes les nations voulaient l’emporter! En plus j’ai pu savourer ma première victoire sous le maillot français, c’était top.
Radiopeloton : Et le plus mauvais ?

Tanguy Turgis : Mon plus mauvais est en cyclo-cross au championnat du Monde de Zolder… J’ai mis du temps à m’en remettre, pratiquement toute ma coupure et même pendant la reprise route je doutais un peu trop… Cela m’arrive rarement… Sans doute que j’ai loupé mon championnat de France à cause d’une gastro. J’avais gardé le moral avec les mondiaux puis au final c’était un échec. Mais c’est là que j’ai le plus appris en même temps, on apprend de ces erreurs.
Radiopeloton : Objectif maillot tricolore à Civaux ?

Tanguy Turgis : Clairement oui! J’ai pas peur de le dire ni de prendre le rôle d’un favori de la course, je pense que la course va être en réalité sous les épaules des grands comités comme le Pays de la Loire, et que les autres comités vont surveiller les deux trois favoris, ça va être donc une course particulière à faire.
Radiopeloton : De quoi sera composé votre calendrier après le France ?

Tanguy Turgis : Je ne sais pas. Une semaine après le France il y aura un stage avec l’équipe France de 10 coureurs qui sont pré-selectionnables pour le championnat d’Europe et du Monde, j’espère y être mais c’est une sélection donc je ne sais pas encore.
Radiopeloton : La période des mutations n’a pas encore débuté, mais cela sera bien votre dernière année sous le maillot de l’US Métro- Transports?

Tanguy Turgis : Oui, je ne sais pas dans quelle équipe j’irais l’an prochain mais une chose est sure c’est que je ne serai plus à l’US Metro-Transports qui accompagne les jeunes jusqu’à la catégorie juniors. J’y ai passé de très belles années, et y reste encore de belles choses à faire avec l’équipe en fin de saison (sourires).

 

Photo : Gérard Briand.

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Interview de… Thomas Jordier (AC Tremblay)

Ancien coureur cycliste, passé notamment par le VC Livry-Gargan et le Team 94 Villeneuvoise, Thomas Jordier fait maintenant partie des références en athlétisme sur le tour de piste. En atteste son titre de champion de France du 400 mètres fin juin à Angers (Maine-et-Loire). A 21 ans, Jordier (AC Tremblay) va participer cet été à ses premiers JO avec le relais 4×400 à Rio (Brésil).

Radiopeloton : Quel effet cela vous fait de participer à vos premiers Jeux Olympiques?
Thomas Jordier : C’est la concrétisation de quatre grosses années de travail depuis mon échec surles championnats du monde junior (je ne fais pas les minimas, donc pas de sélection). Donc du coup avec mon coach on a coché cette année en priorité les JO, l’objectif est à moitié atteint.

Radiopeloton : Comment jugez-vous votre saison actuelle ?
Thomas Jordier : Je ne peux pas dire qu’elle ne soit pas belle puisque je suis champion de France élites, en 2016. Je suis l’homme le plus rapide le jour j, par contre grosse déception au championnat d’Europe à Amsterdam courant juillet. Donc saison assez bonne pour le moment mais déçu de la non qualification au JO en individuel..

Radiopeloton :
Qu’espèrez- vous de vos premiers JO ?
Thomas Jordier : Comme chaque à compétition que je fais j’espère courir le mieux possible, mais surtout prendre de l’expérience et surtout du plaisir sur la piste et en dehors surtout.

Radiopeloton : Objectif médaille pour le relais 4×400 ?
Thomas Jordier : J’espère qu’on ira en finale et faire la meilleure place possible. On est six compétiteurs à peu près au même niveau donc on se doit de faire quelque chose et peut être qu’on aura plus le même collectif dans quelques années donc autant en profiter. On va déjà d’abord passer le premier tour et pourquoi pas aller chercher quelque chose de très grand. On a un gros potentiel, même si cette saison nos chronos perso’ ne le montrent pas, mais dans un relais on se galvanise, on se sublime pour les autres, c’est vraiment fantastique. On verra bien.

Radiopeloton : En tant qu’ancien cycliste allez-vous suivre les autres compétitions de Rio de vélo ?
Thomas Jordier : Bien sûr je vais suivre la plupart des sports, surtout la piste et la route, ensuite le volley, la boxe. Je vais vraiment essayer de tout suivre mais vraiment ces disciplines en priorité.

Radiopeloton : Quels sont vos pronostics pour le contre-la-montre et la route ?

Thomas Jordier : Contre-la-montre, je vois bien Tom Dumoulin s’imposer, il est très costaud cette saison. Ou le polonais Kwiatkowski, je ne sais pas Bradley Wiggins va sûrement faire la piste donc je pense qu’on aura un nouveau champion olympique sur le CLM. Sur la route je vois bien Uran s’imposer il était sur le podium il y a quatre ans à Londres. Le Brésil se rapproche un peu plus de son habitat avec la chaleur, l’humidité. Pourquoi pas un français je pense à Julian Alaphilippe il est très en forme on l’a vu sur le Tour si il décide de faire la course qu’il veut il peu s’imposer. Je pense que le CLM va le mettre en jambe, et que la course en ligne il va montrer tout l’étendu de sont talent. Donc oui Uran ou Julian mais ce ne sont que des pronostics.


Photo : Christophe Raux-Casals.

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Interview de… Jayson Rousseau (Sojasun Espoir)

« Le Grizzly » Jayson Rousseau Richardson, coureur chez Sojasun Espoir, se confie, à 22ans, sur sa saison en cours, ses multiples objectifs et son statut au sein de sa nouvelle équipe ! Il dispute actuellement le Tour de la Guadeloupe.

Radio Peloton : Vous êtes passé très près de votre premier podium avec votre 4ème place lors du championnat de Bretagne, quels sont vos prochains objectifs ?

Jayson Rousseau Richardson : Oui je ne suis vraiment pas passé loin d’un très bon résultat. A long terme mes prochains objectifs sont le Tour de Guadeloupe et le Championnat de France Espoir où j’espère bien figurer !

Radio Peloton : En remportant votre première victoire de la saison ?

Jayson Rousseau Richardson : Oui cela aurait été l’idéal car je cours un peu après depuis le début de l’année et l’impatience est de plus en plus forte. Mais je sais que cela n’es qu’une question de temps !

Radio Peloton : On l’espère pour vous ! Vous avez fait une belle course au Paris Roubaix Espoir, est-ce votre rêve de remporter ce monument comme l’a fait Matthew Hayman cette année ?

Jayson Rousseau Richardson : Hum honnêtement pour l’instant je n’ai aucune course qui me fait rêver. Je prend du plaisir sur toutes les courses dès que je me sent bien. Après je suis particulièrement à l’aise sur les pavés donc oui je suis forcément un peu plus attiré par ce type de classique.
Et qui ne rêve pas de remporter Paris Roubaix, je pense que tout coureur qui se respecte aimerait pouvoir soulever au moins une fois ce pavé tout en haut du podium

Radio Peloton : Quel est votre statut au sein de votre nouvelle équipe ? Il y a t-il un leader ou chacun saisi les opportunités qui se présentent ?

Jayson Rousseau Richardson : Dans l’équipe je suis le sprinteur, il n’y a pas vraiment de leader et c’est un peu notre faiblesses depuis peu car nous avons perdu Fabrice Seigneur qui s’est reconverti professionnellement. J’aurai pu endosser ce maillot mais malheureusement mes résultats n’ont pas du tout été à la hauteur de mes espérances alors je reste un peu en retrait pour l’instant car donner des directives alors qu’on ne possède pas de résultats ne colle pas et c’est tout simplement impossible.

Radio Peloton : Et pour finir, pourquoi ce surnom, Le Grizzly ?

Jayson Rousseau Richardson : Hum c’est un peu particulier. Aux Antilles les gens aiment bien donner des surnoms de prédateurs aux coureurs et un jour un ami d’enfance a remarqué que je n’en avais pas. Il en est venu à conclure que vu que j’etais grand black, souvent de mauvaise humeur le matin et que je passe la plupart de mon temps à dormir et manger on allait m’appeler Le Grizzly. J’ai bien aimé l’idée alors j’ai laissé et petit à petit les gens ont commencé à m’appeler de cette façon sur le bord des routes à ma grande surprise ! C’est ce que j’aime en Guadeloupe, chaque personne est unique et tout le monde connait tout le monde. Cela a des mauvais côtés mais c’est aussi ce qui fait la spécialité de l’île !

Propos recueillis par Etienne Servillat.

Photo : Gwen Garot 

 

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Interview… d’Amaury Grelot (VC Arpajon)

A 33 ans,Amaury Grelot est un coureur que l’on a plaisir à retrouver sur les courses !Aujourd’hui installé en Bretagne, le sociétaire du VC Arpajon a accepté de se livrer sans détour sur sa vision, sa passion, de ce sport qu’il chérit tant depuis sa plus tendre enfance.

 

RADIO PELOTON : Amaury, comment analyses-tu l’évolution du cyclisme francilien depuis tes débuts en 1996 ?

Amaury Grelot : Cela n’est un secret pour personne, l’évolution du cyclisme francilien n’est pas sur un dynamique positive. Moins de courses, moins de coureurs, et un cercle vicieux avec ces deux aspects, chacun étant à la fois cause et conséquence de l’autre. Lors de mes premières années en sénior, je me souviens que nous avions le choix entre plusieurs épreuves par dimanche dans notre département. Maintenant la question est de savoir si nous allons devoir courir ou non en Province.

RADIO PELOTON : Quelles-en sont les raisons d’après toi ?

A.G : Je peux me tromper, mais à mon avis une des causes a été la refonte des catégorie et le retour au système 1/2/3/J. Si sur le papier cela avait le mérite d’être plus attrayant et plus simple à comprendre pour l’extérieur, je pense que la transition a été lourde de conséquences. Pour les élites, maintenant « grosses premières caté », l’incidence n’a pas été trop lourde. En revanche en IDF, les échelons en dessous ont souffert d’une mauvaise répartition.

Auparavant, les coureurs « nationaux » savaient à quoi s’en tenir lorsqu’ils arrivaient ou restaient dans cette catégorie. Ils étaient prêts à faire des bornes en voiture pour participer à des belles épreuves, et il y avait une poignée de structures par départements qui avaient les épaules pour les encadrer. Cela suffisait à mon avis, et les transitions des coureurs entre petits clubs régionaux et clubs nationaux se faisaient naturellement, avec une belle complémentarité. En cas de redescente de catégorie, le retour au bercail se faisait souvent, et tout aussi naturellement.

En Régional, nous retrouvions la catégorie dite « de masse », où toutes les générations se croisaient et se recroisaient années après années, ou des batailles fratricides et conviviales avaient lieu chaque week-end. A mon sens, c’est un aspect primordial car ce sont ces coureurs qui prenaient du plaisir dans leur «expérience coureur », qui s’engageaient ensuite dans le bureau de leurs clubs, dans les organisations, ou dans l’encadrement des jeunes.

RADIO PELOTON : Et selon toi le changement des catégories a chamboulé cette organisation ?

A.G: Progressivement oui, totalement ! Lors de la refonte des catégorie, beaucoup ont voulu transférer les habitudes des nationaux aux 2e caté, et celles des régionaux aux 3e caté. Mais cela était à mon avis une erreur. Les 2e caté étaient trop nombreux pour cela, du coup des clubs ont voulu monter des structures qu’ils n’ont pas pu assumer dans la durée. Des anciennes courses régionales, ont été organisé en 2e caté avec cette même logique. Cela est louable, les organisateurs ont voulu jouer le jeu et loin de moi l’idée de leur jeter la pierre. Par contre du coup, il y a eu trop de courses « deuxième caté » par rapport au nombre de coureurs concernés, et pas assez de courses en 3 par rapport à des coureurs qui aspiraient à courir près de chez eux. Les conséquences ont été terribles à tout point de vue. Des organisations pourtant historiques ont cessé d’exister après avoir eu trop peu de participants. Et des coureurs en 3 sont partis vers d’autres fédérations, ou ont tout simplement arrêté le vélo. En effet, monopoliser un dimanche pour une course à l’autre bout du comité, et ne plus y retrouver forcément la proximité avec les clubs voisins, était quelque chose qui ne correspondait plus à leur vision du cyclisme tel qu’ils le pratiquaient (même inconsciemment) depuis plusieurs années.

Forcément, années après années, l’érosion a touché toutes les catégories, même celle des jeunes par répercussion indirecte (bénévole, image du cyclisme amateur, bouche-à-oreille,…).

Quand je vois que cette année, un coureur lambda de 3e caté en Essonne, devra partager le Championnat de l’Essonne, le Championnat d’IDF, et le challenge du CIF avec les 2e caté, cela m’attriste. Evidemment, on ne peut blâmer les organisateurs qui font de leur mieux et qui ont tous leurs raisons. Mais à mon avis on est en train d’écœurer cette catégorie qui était le poumon du vélo en IDF. Certains verront un manque d’ambition de leur part, mais je ne pense pas qu’il s’agisse de cela. Ce sont juste deux visions de la pratique du cyclisme en compétition. Ici, on ne laisse plus l’opportunité à des coureurs « occasionnels » d’un club de proximité, de vibrer avec ses copains autours d’un objectif collectif. Par exemple, un petit club qui fédérait son groupe autours du « Chobillon » chaque fin de saison, aura du mal à leur faire croire qu’ils pourront cette année rivaliser avec le Team Peltrax (par exemple)… Les objectifs c’est bien, ça fait vivre un groupe, mais il faut que ceux-ci restent accessibles…

RADIO PELOTON : Et selon toi, les Pass Cyclistes ne sont-ils pas en train de devenir cette catégorie « de masse » dont tu parles ?

A.G : On pourrait penser que le dynamisme croissant de la catégorie Pass Cyclisme va dans le sens du remplacement de cette catégorie « charnière », mais personnellement je ne n’en ai pas l’impression. C’est toujours bien en 3e caté qu’arrivent les juniors après leurs années cadet, c’est bien en 3e caté que des coureurs arrivent directement après avoir goûté au niveau supérieur, avec une expérience qu’ils peuvent transmettre, et c’est bien en 3e caté qu’on encore lieu des belles classiques franciliennes (Bois d’Arcy-Bazainville, Tour des Yvelines,…).

RADIO PELOTON :  Quelles seraient les solutions pour remédier à cela ?

A.G : Loin de mon l’idée de détenir la solution à l’érosion du cyclisme francilien. Mais à mon sens, et je ne vais pas me faire que des amis, une première piste serait d’augmenter le nombre de coureurs 1ere caté, et fusionner ce qu’il reste de deuxièmes caté avec les troisième catégorie (en IDF simplement, car dans d’autres comité la cohabitation 1/2/3 fonctionne très bien).

Ainsi, les « gros » 2e caté, et qui pour la plupart aspirent de toute façon à autre chose, continueront à faire des kilomètres pour aller chercher des belles courses. Et le regroupement 2e / 3e caté permettrait d’avoir plus de course, plus proches, plus régulièrement, avec un niveau sensiblement plus élevé qu’en 3 actuellement, mais accessible à ceux qui ne vivent pas 100% pour le vélo. Ceux que cette hausse de niveau dérangerait trop, auront de toute façon la possibilité de rejoindre les rangs Pass Cyclistes avec un calendrier qui s’étoffe peu à peu…

Ma vision peut paraitre pessimiste, mais heureusement le tableau n’est pas totalement noir ! Il existe encore de belles épreuves et des dirigeants passionnés qui donnent de leur personne pour maintenir la tête du cyclisme francilien hors de l’eau. Grâce à eux, nous pouvons espérer que le cyclisme redevienne « séduisant », dès lors que de nouveaux changements stratégiques seront mis en place par les instances.

RADIO PELOTON : Faire des compétitions cyclisme c’est devenu la croix et la bannière ?

A.G : Indéniablement, c’est un deuxième facteur prépondérant dans l’érosion du cyclisme. Jadis, les villes vibraient autours des courses cyclistes, le dimanche après-midi. Aujourd’hui, si ils arrivent à obtenir les autorisations, il est demandé à beaucoup d’organisateurs de déranger le moins possible les riverains, le dimanche matin, à l’écart de la ville, etc… Malheureusement cela est en grande partie dû aux changement des mentalités : les gens n’ont plus le temps, et respectent de moins en moins ce qui touche à leur confort. Aujourd’hui, ils ne peuvent attendre 5mn ou faire un détours de 2km pour aller chercher leur baguette. Ce changement étant sociétal, il serait illusoire de penser que le cyclisme va le faire inverser !

Du coup, il faut trouver d’autres solutions, s’inspirer de ce qui fonctionne. Je pense à certains organisateurs qui arrivent à créer une fête autour de leur organisation (comme au souvenir Laurent Fignon à Comb-la-Ville, mais il y en a bien d’autres, heureusement !). En se diversifiant avec des spectacles pour patienter, en communiquant autours de l’épreuve en amont, etc… Les riverains ne s’intéressent plus, ou très peu, à la vie de leur club local comme dans le temps où chaque village avait son club. A nous tous de proposer autre chose pour que cela redevienne attractif, et donc bénéfique autant pour le club que pour la ville, mais cela demande du temps, des bénévoles, et nous revenons au premier problème évoqué au-dessus… A mon sens, avant de vouloir gagner à nouveau l’amour du grand public, il faut fidéliser les licenciés, leur permettre de trouver du plaisir dans leur pratique, pour leur donner ensuite envie de s’impliquer à leur tour. Car il viendra un temps où nos dirigeants actuels prendront de l’âge…

RADIO PELOTON : As-tu autant de plaisir à pratiquer le vélo à l’heure actuelle ?

A.G : A accrocher un dossard tu veux dire ? (rires) Je n’ai malheureusement plus le temps de m’entrainer, mais je prends toujours du plaisir à retrouver mes amis le dimanche avant et après une course. Ce sport est magnifique est c’est pour cela que je suis aussi « dur » avec mon état des lieux. Le cyclisme est tellement exigeant, épanouissant, qu’il serait vraiment dommage qu’il continue sur cette pente et que les futures générations ne puissent profiter de ses vertus…

RADIO PELOTON : Tu es revenu au VC Arapajon, ton club formateur, pour quelles raisons à l’époque ?

A.G: Revenir au club qui m’a formé est totalement en phase avec la vision que je me fais du cyclisme. Du cyclisme « de masse », pour revenir à mes propos initiaux, celui qui fait vivre un comité. De la proximité, de la convivialité, et toujours du goût de l’effort aussi bien-sûr.

RADIO PELOTON : Tu as également été président du club pendant deux ans, raconte-nous cette expérience ?

A.G : J’ai décidé de m’investir au bureau du Vélo Club Arpajon en 2012 alors qu’il avait failli s’arrêter. Le Président souhaitait passer la main après 7 ans à ce poste, après avoir beaucoup donné. Avec le bureau qui m’a suivi dans ce projet, nous sommes repartis avec une petite poignée de coureurs (10 licenciés), mais cela a certainement été un mal pour un bien. Nous avons pu alors facilement tout remettre à plat, et poser nos bases pour grandir petit à petit. Il était inimaginable pour moi que ce club qui m’avait tant apporté ferme ses portes, alors j’ai tout fait pour lui redonner des couleurs.  Après 3 ans, un effectif multiplié par 4, et de jolis résultats, ma plus grande fierté n’est même pas dans ces chiffres. Nous étions souvent les derniers à partir après les courses. Autours d’une bière (l’alcool est dangereux. A consommer avec modération !), d’un gâteau préparé par les uns et les autres, avec nos familles, nous prenons toujours plaisir à nous retrouver et nous restons fréquemment longtemps assis sur nos glacières après les courses ! C’était bien comme cela que je voyais les choses, et c’est donc ma plus grande fierté ! Et quand je vois que nous sommes nombreux à avoir cet état d’esprit, je reste optimiste, le cyclisme n’est pas mort !

RADIO PELOTON : Moins de courses sur route et de VTT dans l’Essonne en FFC, de plus en plus en FSGT… La FSGT prend-t-elle le dessus sur la FFC dans le département ?

A.G : Je ne sais pas si il y a plus de courses FSGT qu’auparavant, en tout cas il en demeure quasiment une tous les dimanches dans le département, et on ne peut pas en dire autant pour la FFC. Je ne dirai pas que la FSGT prend le dessus sur la FFC, ces deux fédérations sont pour moi complémentaires. Peut-être que le succès de la FSGT rejoint mon constat sur le sacrifice regrettable de la catégorie « régionale / 3e caté » en FFC. En FSGT, des coureurs qui n’ont pas forcément beaucoup de temps à consacrer au vélo peuvent partager leur passion tous les week-ends, avec leurs amis et adversaires des villes voisines, en étant rentré chez eux à midi pour passer du temps avec la belle famille. J Aussi, cela ne remplacera jamais non plus la FFC, qui restera entre autre, toujours la fédération tremplin pour un plus haut niveau.

Beaucoup se plaignent des différences de coût entre FFC et FSGT pour l’organisation d’une course. Mais il faut bien avoir conscience aussi que les contraintes de la FFC, fédération délégataire, ne sont absolument pas les mêmes ! Elle a des coûts liés au haut niveau, à la formation, à la promotion de notre Sport dont bénéficie évidemment la FSGT. Lorsque des champions français éclosent et font vibrer les amateurs de sport, lorsque des spots télé passent pendant le Tour de France, tout le monde en profite. Aussi pour moi c’est encore à chacun d’essayer de faire en sorte que cette complémentarité demeure, et tous se réfugier en FSGT pour faire des économies serait une erreur à long terme…

RADIO PELOTON : Qu’ambitionnes-tu cette année Amaury ?

A.G : Après mes grandes tirades sur ma vision du cyclisme francilien, l’ambition personnelle d’un « cycliste » qui n’a pas terminé une course depuis 1000 ans est-elle vraiment nécessaire ? J Et bien oui, car elle rejoint une fois de plus le reste. J’aime toujours autant le cyclisme, en 3e caté, et mon objectif est que nos moments partagé avec mes amis du Vélo Club Arpajon soient toujours aussi plaisants. Si je peux revenir à un niveau crédible, et que je peux apporter ma pierre à l’édifice autrement que dans mes briefings d’avant course, ça ne sera que du bonus ! Rdv  au Triangle Sud Berry qui débute le 13 août, nos vacances annuelles autours de notre passion…

RADIO PELOTON : Etre un jour président du CDC 91 pourrait-être une ambition ?

A.G : Habitant aujourd’hui en Bretagne (où d’ailleurs les courses sont nombreuses, et l’après-midi ), j’ai dû me retirer du CDC91 l’an dernier. Cela n’a pas été difficile tant je sais que le bureau de notre comité est rempli de passionnés qui connaissent très bien leur sujet. Donc non, cela n’est pas du tout dans mes ambitions. En revanche, dès que je retournerai en IDF et que j’en aurai l’opportunité, je n’hésiterai pas à m’investir à nouveau pour essayer de rendre au cyclisme ce qu’il m’a apporté…

 

Photo : Loïc Manceau.

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Que deviens tu….Damien Dame ?

Damien Dame revient sur son passé de coureur cycliste. Agé de 25 ans, l’ancien coureur du VC Villejust garde un agréable souvenir de ses années vélocipédiques.

Radio Peloton : Pourquoi avoir arrêté le cyclisme en compétition ?

Damien Dame : La raison particulière pour laquelle j’ai arrêté le vélo il y a deux ans, c’est le boulot. Recherchant la stabilité, je devais arrêter le vélo, afin de me concentrer
sur mes recherches d’un travail auquel je ne me lasserais pas de me lever tout les matins. Quand je fais quelque chose, je le fais à fond. Et vu que dans le vélo pour ma reprise en 2014, ça n’avait pas marché comme je le voulais, notamment avec ma coupure forcée d’un mois au mois de mars à cause d’une tendinite. J’ai préféré changer mes priorités et me concentrer sur une éventuelle carrière professionnelle. J’ai en effet eu mon diplôme d’ambulancier.

Radio Peloton :
Pratiquez-vous un autre sport maintenant ?

Damien Dame:
Pas vraiment. Du moins rien qui ne puisse remplacer le vélo! C’est assez périodique entre la course à pieds, qui ne prend pas beaucoup de temps et la musculation que j’aie pratiquée en salle. Mais le vélo c’est plus qu’un sport, une école de la vie. Tu apprends beaucoup sur toi-même, c’est enrichissant et si j’arrive un jour à concilier boulot et vélo cela ne pourra qu’être un réel épanouissement.

Radio Peloton :
Que retenez-vous de vos années vélo ?

Damien Dame: Mes potes (sourires).C’était une motivation en plus de se lever tous les samedis ou dimanches, le matin, l’hiver, et de les retrouver pour partager la même passion en accomplissant de longues distances kilométriques avec bien souvent une météo exécrable , le tout dans la joie et la bonne humeur… C’est un peu la magie du vélo, on souffre, mais on est tous là pour la même chose, prendre du plaisir et pédaler!

Radio Peloton : Quel est votre plus beau souvenir cycliste ?

Damien Dame : J’avais une préférence particulière pour les courses en ligne. J’ai pu m’exprimer à plusieurs reprises dans différentes catégories et fédérations sur ce genre de course, en décrochant des places dans les dix premiers et un podium. J’étais fan des arrivées placé en haut d’un mur, des finish ou il faut vraiment puiser dans ses réserves . Exemple, Bois d’Arcy Bazzainville, Paris Sorel Moussel, la Robert Bigot, Paris Pussay, le Tour des Yvelines, Paris-Briare. Mon plus beau souvenir reste ma troisième place à Bois d’Arcy Bazzainville sous un déluge et une arrivée digne d’une classique flandrienne !

Radio Peloton :
Votre parcours préféré en compétition ?

Damien Dame : Mon parcours préféré en région parisienne ça a été je pense « la Robert Bigot ».

Radio Peloton : Le club qui vous a le plus marqué ?

Damien Dame : Le VC Villejust a fait beaucoup pour moi, je suis resté cinq ans dans le club. Autant dire que ça ne manque pas de souvenir! Mais le VC Arpajon a été mon tout premier club, mes premiers tours de manivelle, mes premières gamelles mes premières désillusions et mes premières joies! J’ai fais un an à l’AS Corbeil Essonnes c’était plus pour changer de structure, voir autre chose et courir dans un gros effectif sur les départ de courses… J’en retiens une bonne expérience.

Radio Peloton :
Un retour dans ce milieu là est-il possible ?

Damien Dame :
Bien sur. Je dirais même que le retour est imminent (sourires). A vrai dire je ne sais pas vraiment quand je vais reprendre… Mais une chose est sure c’est que je reprendrais un jour, en ayant toutes les conditions requises pour gagner une 3ieme catégorie. En dix ans de cyclisme je n’ai pu avoir que les places d’honneur du podium dans la catégorie. Je reste avant tout sur cet échec, le retour dans le vélo serait évident pour moi et peut être un passage à la catégorie supérieure, c’était l’objectif de ma reprise en 2014 mais ce n’était pas encore le bon moment.

Radio Peloton :
Quel coureur vous a le plus impressionné ?

Damien Dame : Quand j’étais petit avant de commencer le vélo, je suivais mon grand frère sur les courses tout les dimanche. A cette époque, mon frère avait fait un passage au club d’Antony berny cycliste, où il y avait un fort effectif, des coureurs comme Diot, Pitio, Dauvé, Chenet…. Ils avaient impressionné mon jeune œil du niveau « école de cycliste » vu du bord de la route des courses de mon frère. Ils remportaient tout en cadet. Mais aussi la facilité d’Offredo en juniors et bien sur Kenny Elissonde à son entrée juniors où il ne laissait rien à personne lorsqu’il était sur un départ de 3, 2 et 1ère catégorie!

Photo : Loïc Manceau

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Interview de… Bilal Fautrai (BC Franconville)

Bilal Fautrai est l’un des meilleurs franciliens cette saison en BMX ! Médaillé d’argent au championnat du Monde courant mai à Médellin (Colombie) puis vice champion d’Europe à Vérone (Italie) début juillet, le pilote de Franconville s’est confié sur sa pratique du BMX. A 21 ans, l’avenir appartient au champion de France cruiser.

Radio Peloton :Vous êtes l’un des meilleurs français au BMX, comment êtes vous arrivé dans ce sport ?
Bilal Fautrai : Je suis arrivé dans ce sport grâce à mon voisin qui en faisait.

Radio Peloton :Et que représente ce sport pour vous ?
Bilal Fautrai: Ce sport représente une partie de vie jusqu’à maintenant !

Radio Peloton : En 2005, après les quarts de finale de coupe du monde, vous avez fait une pause, le BMX changeait il a vos yeux ?
Bilal Fautrai : Oui j’ai fait une pause car j’ai été blessé…

Radio Peloton : Est-ce différent de participer aux championnats du monde, mentalement, physiquement, en terme de préparation , l’ambiance pendant les épreuves ?
Bilal Fautrai : Oui cela est différent, car ce n’est pas le même monde ni les mêmes enjeux.

Radio Peloton : Est ce pour vous l’enjeu majeur de votre carrière ?
Bilal Fautrai : Oui c’est un enjeu majeur.

Radio Peloton : Voire même un rêve ?
Bilal Fautrai : C’est un de mes rêves d’être champion du monde, être celui qui est sur la plus haute marche du podium au championnats du monde !

Radio Peloton : Plus que les Jeux Olympiques ?
Bilal Fautrai :Les Jeux Olympiques c’est mon rêve ultime ce pour quoi je m’entraîne !

Radio Peloton : Que pensez vous du BMX en terme d’exposition médiatique, par rapport au Tour par exemple ?
Bilal Fautrai : Je trouve que le BMX n’est pas assez médiatisé par rapport au Tour et qu’il faudrait qu’il soit un peu plus retransmis pour montrer ce qu’est le BMX !

Radio Peloton : Que pensez vous faire après votre carrière au plus haut niveau ? Favoriser le développement du BMX ou tout autre chose ?
Bilal Fautrai : Tout autre chose , je travaillerai à plein temps car je travaille dans le cycle.

Radio Peloton : Devenir une légende de votre sport est un objectif ?
Bilal Fautrai : Je l’espère !

Propos recueillis par Etienne Servillat

Photo : Michel François

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Que deviens-tu… Alexis Isérable ?

Ancien stagiaire professionnel dans l’équipe Auber 93, il y a maintenant deux ans, Alexis Isérable a tourné à 23 ans la page du cyclisme en compétition sans un regret…

Radio Peloton : Alexis, que retenez-vous de vos années vélo ?

Alexis Isérable : Je retiens les courses sous la pluie, la neige, le froid, la canicule, les victoires individuelles et d »équipe, et les voyages avec les copains a travers la France, c’est un sport individuel qui se court en équipe, qui m’a permis de me développer aussi bien physiquement que mentalement.

Radio Peloton : Pas de regrets de ne pas avoir eu de contrat chez les pros ?

Alexis Isérable : Ca m’aurait plu, surtout le format des courses me correspondait plus qu’en amateur

Radio Peloton : Que restera votre plus beau souvenir cycliste ?

Alexis Isérable : Mon plus beau c’est la finale de la coupe de France DN3 2013, c’était un objectif pour le club et personnellement, tout se jouait sur une seule manche, du coup il y avait de la pression autour de cette course. Puis je m’étais préparé seul, je faisais mes entraînements moi même, du derrière scooter avec mon père, c’était un parcours accidenté, et la course était débridée, on s’est retrouvé tôt devant, c’était une course physique et tactique à la fois ! En plus les copains avaient fait la surprise de venir de Paris jusqu’à là-bas pour l’équipe avant le départ et déguisés. Ils nous avaient encouragé comme des fous, ça m’avais bien aidé, on avait vraiment une super ambiance !!

Radio Peloton : Votre plus mauvais souvenir ?

Alexis Isérable : Mon plus mauvais c’était lorsque j’étais stagiaire, le fait de ne pas être en pleine capacité de ses moyens alors qu’on te donne ta chance, c’est frustrant.

Radio Peloton : Vous avez également eu l’opportunité de courir avec votre frère Michael, quel effet cela procure ?

Alexis Isérable : On a fait peu de course ensemble mais il y en a une ou j’ai pu l’aider à gagner, on était dans le même club, ça avait borduré, je l’avais protégé, on s’était retrouvé à 4-5 devant je roulais pour lui et à la fin il gagne au sprint, top!

Radio Peloton : Vous avez fait de nombreux clubs, quel est celui qui vous a le plus marqué ?

Alexis Isérable : Corbeil pour l’ambiance et Auber pour le professionnalisme.

Radio Peloton : Comment voyez-vous le sport cycliste dans dix ans ?

Alexis Isérable : Dans dix  ans, c’est paradoxal parce qu’il devient de plus en plus dur d’organiser des courses et de trouver des jeunes chez les amateurs. Chez les pros, le cyclisme se développe vraiment, sur tous les continents il est possible de courir, il y’a deux monde opposés entre les pros et les amateurs, ils ne vont pas dans le même sens. C’est hyper irrégulier du fait que tout dépend encore de sponsors privés sur les deux plans , ça fragilise se sport sans compter les affaires de dopages physique et mécanique qui font toujours la une des grands médias qui eux même servent de support pour les sponsors privés .

 

Photo: Loïc Manceau.

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Interview de… Donavan Grondin (SC Saint-Andréen)

Champion de France cadets en titre et récent champion de France de la poursuite individuelle sur le vélodrome de Costebelle à Hyères (Var), Donavan Grondin(SC Saint-Andréen) marche dix ans après sur les traces d’un autre réunionnais, Jérémy Souton. Le cadet 2 a également participé à quelques courses sur la région parisienne avec le maillot du Team 94 Villeneuvoise…

 

Radio Peloton :Vous êtes champion de France cadets, pouvez vous nous décrire cette victoire et les sensations qu’elles ont procurées ?
Donavan Grondin : Oui, en fait au début je suis allé dans un contre et puis on a rejoint l’échappée et on s’est entendu pour rouler.Et puis dans les 2 derniers km j’étais avec le groupe et on s’attaquait les un les autres puis je me suis retrouvé tout seul pour le dernier km et je continue mon effort et j’arrive en solitaire avec 11 secondes d’avance !

Radio Peloton :Est ce votre plus grande émotion sportive ?
Donavan Grondin :En fait, au début je ne réalisais pas du tout même pendant plusieurs mois !

Radio Peloton :Et ensuite, cela a t-il changé votre carrière ?
Donavan Grondin :Oui ça m’a ouvert les portes à plusieurs structures et clubs !

Radio Peloton :Avez vous aussi progressé physiquement ?
Donavan Grondin :Un petit peu !

Radio Peloton : Vous êtes fan d’une équipe en particulier?
Donavan Grondin : Honnêtement, pas du tout ! Mais coté courses et coureurs, les grandes classiques et des coureurs comme Peter Sagan !

Radio Peloton :Souhaitez vous faire du vélo votre vie ?
Donavan Grondin :Oui c’est un rêve !

Propos recueillis par Etienne Servillat

Photo : Loïc Manceau

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Interview de…Mathilde Clouard

Ancienne cycliste sur la région parisienne, notamment au CSM Villeneuve-la-Garenne, Mathilde Clouard se livre sur sa nouvelle vie depuis qu’elle a mis sa carrière en suspens pour se consacrer à la photographie.

Radio Peloton : Vous êtes une ancienne cycliste, avez vous définitivement arrêté la compétition ?

Mathilde Clouard : Oui j’ai définitivement arrêté ! Cependant je continue en loisir quand j’ai du temps libre car j’aime ce sport. Cette façon de se faire mal, que ce soit individuel ou collectif !

Radio Peloton :Et quels sont vos meilleurs souvenirs sur le vélo en compétition ?
Mathilde Clouard :Les coupes de France ! Cela reste mes plus beaux souvenirs car il y avait de l’ambiance et puis être au départ avec de tels coureurs comme Juliette Labous ou même Clara Copponi me montrait que malgré mon faible niveau tout était possible, que tout le monde peut y arriver !

Radio Peloton :Arriver à atteindre son rêve ? Quel était le votre ? Passer Pro ?
Mathilde Clouard :Mon rêve était de courir avec les meilleurs de ma catégorie et de les battre ! Mais cela reste un rêve…

Radio Peloton :Que pensez vous de l’évolution du cyclisme féminin ces dernières années qui s’est développé médiatiquement avec notamment le titre de championne du monde de Pauline Ferrand-Prevot ?

Mathilde Clouard :Malgré les nombreux titres de Pauline je pense qu’on parle pas suffisamment des filles. Ou alors nous parlons toujours des mêmes. Ce qui est dommage !

Radio Peloton : Les mentalités vont-elles  évoluer, selon vous ?
Mathilde Clouard :Peut-être que dans quelques années les mentalités vont évoluer dans le bon sens, le futur nous le dira !

Radio Peloton :Pensez vous qu’un Tour de France féminin peut faire son apparition ?
Mathilde Clouard :Pourquoi pas. On peu dire qu’on est sur la bonne voie avec la Route de France qui est une course professionnelle féminine sur plusieurs jours !

Radio Peloton :Pour finir, le cyclisme a t il marqué votre quotidien voir même votre vie ?

Mathilde Clouard :Côté métier pas vraiment. J’aimerais être gendarme. Cette année j’ai postulé pour un BTS de communication pour avoir quelque chose à coté. Faire du journalisme dans le cyclisme m’aurait beaucoup plus.Changer ma vie ? Je pense que cette vie m’était destinée. Mon défunt grand père était déjà dans le monde du cyclisme, puis mon père s’y est mis. Je m’y suis mise également, pour le coté famille. Puis j’ai rencontré mon copain. Je pense donc que je poursuivrais ce sport toute ma vie !

 

Propos recueillis par Etienne Servillat

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Interview de… Kévin Le Cunff (CM Aubervilliers 93)

« Un podium serait déjà une belle récompense »

Vainqueur à cinq reprises cette saison pour un total de 29 places dans les vingt premiers, l’essonnien Kévin Le Cunff (CM Aubervilliers 93) fera partie des favoris du championnat de France élite amateurs demain à Vesoul (Haute-Saône). Dans le fief de son ancien président au Team Peltrax CS Dammarie-les-Lys, Jean-Pierre Arnaud, décédé au mois de février dernier, le coureur de 28 ans ne sera pas au départ pour faire du tourisme.

Radiopeloton: Kévin, vous auriez signé en bas de la feuille en début de saison pour sept podiums dont cinq victoires?
Kévin Le Cunff : Ahah oui j’aurais signé tout de suite. J’étais parti cette année avec pour objectif de gagner une élite, j’en ai trois et les deux titres franciliens en chrono. J’aurais été le premier surpris
Radiopeloton : Qu’est ce qui a changé pour vous cette saison ?
Kévin Le Cunff : Pas mal de choses, ma méthode d’entraînement (avec un entraîneur), ½ demi journée de libérée au travail en ayant pris un 90%, mon changement de club en passant du Team Peltrax-CSD au CM Aubervilliers 93 et aussi le fait d’avoir eu une année complète en élite l’an dernier. Je sens que j’ai pris de la caisse.
Radiopeloton : Vous devez vous sentir plus surveillé dans le peloton…
Kévin Le Cunff : Après les Plages je ne me sentais pas forcement surveillé. Mais en ayant de nouvelles fois gagné et en étant régulier, oui je me sens pas mal surveillé maintenant (sourires). Il faut du coup que je modifie ma façon de courir en étant bien plus malin pour gagner. Je cours toujours à l’avant mais je suis moins dispersé.
Radiopeloton : Comment vous sentez-vous au CM Aubervilliers 93 ?
Kévin Le Cunff : Je me sens très bien au à Aubervilliers, l’ambiance est portée sur la réussite, le staff est digne d’une équipe pro (DS ; assistant ; mécano ; matériel etc). Et c’est se que je voulais trouver à Auber. Je fais confiance à mes coéquipiers et ils me font confiance. Leurs expériences m’aident beaucoup, Victor Gousset pour sa connaissance dans les chronos et dans sa vision de course et aussi Boris Zimine le capitaine pour son expérience dans les courses de haut niveau.
Radiopeloton: Vous avez également remporté deux titres régionaux cette année…
Kévin Le Cunff : La course en ligne me tenait le plus à cœur, mais nous avons pas gagné l’interrégion. (il finit cinquième de l’épreuve de Longueville).La victoire en est moins belle mais le principal c’est le titre.
Radiopeloton : Objectif France maintenant à Vesoul, qu’est ce qui fera la différence ?
Kévin Le Cunff : C’est une course de grimpeur/puncheur, c’est donc un profil que me correspond assez. Les bosses vont revenir très vite. Il faudra courir devant mais la course se gagnera dans les derniers kilomètres.
Radiopeloton : Le bleu blanc rouge, vous y pensez ou un podium sera déjà bien ?
Kévin Le Cunff : Oui j’y pense beaucoup, surtout sur un circuit difficile mais c’est vrai qu’un podium serait déjà une belle récompense. Je vais courir comme je sais le faire, on verra pour le reste.

 

Photo: Loïc Manceau.

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