Bilan de la saison des départementaux

C’est toujours délicat de parler de la série des départementaux, chacun expose un point de vue qui peut-être plus ou moins louable. A l’heure du bilan, on ne retiendra que le sportif, pas le « Je ne veux pas monter alors sur les courses je freine » ni le « Je veux descendre alors sur les courses je freine ».

L’ancien coureur de la Pédale Combs-la-Villaise, Arnaud Bourdin termine premier au classement des départementaux 2016. Aujourd’hui licencié du côté de l’US Montfermeil (Seine-Saint-Denis), Bourdin fera le grand saut l’an prochain en 3e catégorie. Il devance Eric Bonomelli (USM Gagny) et Michel Touboul (VCA le Bourget), deux coureurs expérimentés. L’ESC Meaux est l’équipe la mieux représentée en D1 avec quatre hommes dans les vingt premiers. Une quarantaine de coureurs sont montés en 3e catégorie en cours de saison. Le fait que certains juniors aient participé de temps en temps aux course, n’a pas vraiment pipé les dés de la course.

Côté D2, Jérôme Pasteur (ESCM) l’emporte devant Brahim Mouassa (Parisis AC 95) et Rémi Chaumerliat (Lagny PC). Le classement est assez hétéroclite, preuve qu’aucun club n’a véritablement dominé les débats tout au long de la saison, dans cette catégorie sur la région parisienne.

Club de référence chez les départementaux sur la région parisienne,l’EC Neuilly-Plaisance devance tout le monde chez les D3 avec Bernard Nolius. Tristan Regnault (LPC) et Marc Fleury (USM) complètent le podium. 229 coureurs sont classés sur l’année 2016.

On termine par les D4 avec Alain Duchene (Lagny PC) , premier. Le protégé du président Guillaume Lienard a su être le plus malin pour battre Roland Taiarol (US Créteil) et l’ancien coureur de l’EC Montgeron-Vigneux, Alain Hamon (EC Neuilly-Plaisance).

Lagny Pontcarré Cycliste devance l’EC Neuilly Plaisance et le CC Coulommiers sur l’ensemble de la saison.

On peut tirer plusieurs enseignements de cette année chez les départementaux :
• Les courses n’ont pas toujours été pleines.
• Un coureur D1 aurait pu courir tous les week-ends sur la région parisienne de mars à mi-octobre.
• 113 clubs franciliens dans le classement des départementaux ce qui signifie que plus d’un club sur deux à cette série dans son club.
• La Seine-et-Marne est le département qui organise le plus de courses dans cette série.
• L’Essonne est celui qui en organise le moins avec seulement Mespuits et Wissous.
• Les départementaux vont-il prendre le dessus sur la 3e catégorie d’ici deux, trois ans sur la région parisienne ?

 

Interview de Vincent Blanca ( Paris Cycliste Olympique)

« Quelques places honorables »

Vincent Blanca est un coureur que l’on aime retrouver sur un vélo de route ou de piste ! Le sociétaire du Paris Cycliste Olympique sillonne depuis de nombreuses années les courses de départementaux. L’occasion pour lui de revenir sur l’année 2016.

Radiopeloton : Vincent, vous êtes un pilier de la catégorie des départementaux, comment voyez-vous son évolution ?
Vincent Blanca : Je ne pense pas être un pilier des départementaux, en revanche on se connaît tous plus ou moins, on se croise sur les courses et parfois à l’entraînement. Chaque année les courses sont sensiblement les mêmes, on ne voit pas beaucoup de nouvelles têtes sauf les cartes à la journée. Quelques courses ont tout de même été annulées cette année, notamment pour des conditions de sécurité. Je pense à Vincennes particulièrement qui est pourtant organisée que tous les deux ans. Les exigences de la préfecture en terme de sécurité sont trop importantes pour les moyens matériels, financiers et humains des clubs. Suite à ce qui est arrivé, le Paris Cycliste Olympique mon club a décidé de ne pas organiser la traditionnelle gentleman de Vincennes de peur de voir la course annulée au dernier moment. Si ce schéma se poursuit, il y aura de moins en moins d’organisations.
Radiopeloton : Comment analysez-vous votre saison route 2016?

Vincent Blanca : Ma saison n’avait pas trop mal débuté, j’ai fait quelques places honorables pour mon niveau. Surtout j’ai changé ma façon de courir, je ne suis plus attentiste comme auparavant, je tente des choses et je me suis retrouvé dans des échappées ou des contres. J’ai peut être plus de maturité, d’expérience et plus confiance en moi. Mais cette année a été marquée par plusieurs chutes, sur piste à Sain-Quentin-en-Yvelines et sur route à Saint Siméon. Ces chutes provoquées par d’autres coureurs m’ont marqué physiquement et une troisième chute, seul cette fois ci a stoppé ma saison du 20 avril au 4 septembre. Je me suis fait opérer suite à une luxation acromio-claviculaire de l’épaule gauche. J’ai repris progressivement sur Home Trainer, puis sur piste et sur route sans courir. J’ai beaucoup roulé en août dans ma région et dans les Pyrénées. Je suis revenu plutôt en bonne forme physiquement, même si je ne suis pas à 100% au niveau de mon épaule.J’assure une place de 3ème au Challenge du CIF, mon meilleur résultat cette année.

 

Vincent Blanca (Paris CO) à la Cipale (75)- Photo : Loïc Manceau.
Vincent Blanca (Paris CO) à la Cipale (75)- Photo : Loïc Manceau.

Radiopeloton : Comment expliques tu le désamour des organisations sur piste au printemps dernier sur la région parisienne ?
Vincent Blanca :Sur Paris il y a six vélodromes dont deux couverts un à l’abandon.La plupart des organisations se font à Aulnay ou Saint Denis qui sont des vélodromes découverts.D’un côté, les coureurs ne s’engagent pas à l’avance, ils attendent le dernier moment en fonction de la météo. Parfois, ils viennent de loin, c’est assez contraignant de faire un long trajet dans les embouteillages pour au final voir la course annulée pour cause de pluie.D’un autre côté, les organisations sont annulées au vu du faible nombre d’inscrits.C’est paradoxal, les coureurs ne s’inscrivent pas de peur de voir la course annulée et les organisations sont annulées parce qu’il n’y a pas assez de coureurs inscrits. Organiser à l’INSEP ou à Saint Quentin, est trop onéreux pour les clubs, ils ne peuvent pas se le permettre financièrement. Il faudrait se regrouper à plusieurs Clubs pour partager les coûts d’une organisation. Mais la première édition du Challenge Hivernal est une bonne initiative.

Radiopeloton : Le PCO a une équipe pléthorique chez le départementaux, est-ce un regret selon vous de ne pas avoir obtenu plus de victoires que l’an passé ?
Vincent Blanca : Ce manque de « résultats » est la conjonction de plusieurs facteurs. Certains ont des contraintes d’ordre personnel et/ou professionnel ne peuvent pas s’entraîner et courir régulièrement, d’autres ont eut des blessures. D’autres clairement ne veulent pas courir. Chacun fait ses choix selon ses envies, doit composer avec ses problèmes, ses contraintes. Le club a aussi perdu le camion qui servait au départementaux et beaucoup de coureurs n’ont soit pas le permis, soit pas de véhicule. Donc, non je n’ai pas de regret vis à vis de cette situation, je ne peux faire qu’un constat.
Radiopeloton : Que reste vos plus beaux souvenirs de cette année cycliste ?

Vincent Blanca : J’ai plusieurs bons souvenirs comme Vaujours, Antony ou mon séjour dans les Pyrénées.Mais le plus beau reste ma participation à la cyclosportive Viking 76, je n’avais jamais roulé dans un peloton aussi conséquent. L’organisation était parfaite, le fait de ne faire qu’une seule grande boucle de 144km avec toute la route à notre disposition change des circuits habituels.
Radiopeloton : Quel coureur vous a le plus marqué en D1 dans le peloton ?
Vincent Blanca : Je ne connais pas le niveau de tous les coureurs, je n’ai pas beaucoup couru cette année. J’aurai dit Laurent Liger mais il est très vite monté en 3ème catégorie. Alors pour ne pas donner le nom d’un de mes coéquipiers je dirai Jean Christophe Nolius.
Radiopeloton : Si vous deviez choisir une course professionnelle sur 2016 ; vous seriez?
Vincent Blanca : L’Amstel Gold Race avec la victoire de Gasparotto qui dédie sa victoire à son coéquipier Antoine Demoitié décédé sur Gand Vewelgem suite à un accident avec une moto suiveuse.

Propos recueillis par Loïc Manceau