Interview de… Laëtitia Besnard (EC Vélizy 78)

A 41 ans, Laëtitia Besnard s’apprête à affronter un nouveau défi dans sa vie ! La nouvelle sociétaire de l’EC Vélizy 78 va tenter de battre le record de l’heure dans sa catégorie d’âge (40-44 ans) en mars prochain au Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines.

 

« Montrer que l’on peut faire du sport en compétition tout en étant sous traitement lourd »

Radio Peloton : Laëtitia, vous allez tenter un record de l’heure en début d’année 2020…

Laëtitia Besnard : Cela fait des années que j’y pense ! J’adore l’effort en solitaire. Depuis que je suis toute jeune, j’ai toujours été très sportive. On m’a toujours dit que ce n’était pas un joueur que j’avais, mais un moteur ! Et encore à 41 ans.

Radio Peloton : Vous êtes donc en pleine préparation pour ce défi…

Laëtitia Besnard : J’ai fait le choix d’en parler à Benjamin Edelin, ancien champion d’Europe de vitesse par équipe et champion du monde par équipe chez les juniors.Il m’a proposé de me préparer pour ce record, ce que j’aie accepté tout de suite. Il me fait travailler par cycles. Ces entraînements sont très variés et bien ciblés. Il travaille en binôme avec Julien Taillard, préparateur physique de l’équipe de France. Julien m’envoie mes séances de « gainage » à faire.

Radio Peloton : Vous avez dû vous adapter avec votre emploi du temps professionnel…

Laëtitia Besnard : J’ai dû apprendre les thermes techniques… et surtout à travailler avec un capteur de puissance ! Ce qui est tout nouveau pour moi… Et bien sûr, mon compagnon, Thierry Lebeau suit tout mon programme et mes séances. Cette année, je suis quelques semaines à Rennes en formation à l’EHESP et j’ai même mes séances à faire là-bas. Ils ont mes données en direct et avec mes sensations, mes ressentis. Benjamin travaille aussi beaucoup au ressenti. Il adapte mes entraînements en fonction de ce que je lui dis.

 

Radio Peloton : Pourquoi tenter ce record au Vélodrome National ?

Laëtitia Besnard : j’ai mes repères là-bas. Je m’y entraîne plusieurs fois par semaines et Benjamin entraîne sur pas mal de créneaux le week-end. Et puis j’aurais mes supporters. (sourires).

Radio Peloton : Ce record a également un double défi…

Laëtitia Besnard : Je veux montrer que l’on peut être malade, même si je n’aime pas dire que je suis malade, et pouvoir pratiquer du sport. D’ailleurs, je vais être en lien avec l’AFA, Association François Aupetit. Je vais montrer aux autres malades que l’on peut y arriver. C’est important de faire connaitre ces maladies (MICI), car ce sont des handicaps qui ne se voient pas physiquement.

Radio Peloton : Vous avez su trouver l’énergie nécessaire pour vous remotiver…

Laëtitia Besnard : Ma gastroentérologue m’a félicitée en janvier car avec l’avancée de ma maladie, elle me disait que très peu de patients seraient comme moi… A pouvoir travailler comme je le fais et surtout avoir une volonté de raccrocher un dossard. Car en novembre, j’avais pris la décision de ne plus courir. J’étais trop usée.

 

Radio Peloton : Vous quittez le Sprinteur Club Féminin, rejoint à l’intersaison dernière…

Laëtitia Besnard : C’est officiel depuis la semaine dernière. J’ai intégré le club de l’EC Vélizy78 pour la FFC. J’ai beaucoup de copains dans ce club, et Jean-Michel Richefort m’a proposée de venir dans son club, et qu’il m’aiderait dans l’organisation de mon record. Sinon, je reste au Club de Mareil- sur -Mauldre (Yvelines) en FSGT.

Radio Peloton : Comment suivre votre record Laëtitia ?

Laëtitia Besnard : Je vais créer ma page Facebook et Instagram. On va aussi créer une cagnotte en ligne afin de financer une partie de mon record, et le surplus, si surplus il y a, ira à l’AFA. Je souhaite profiter de cette tentative de record pour la mettre en avant et montrer que l’on peut faire du sport en compétition tout en étant sous traitement lourd.

Radio Peloton : Avez-vous une appréhension particulière ?

Laëtitia Besnard : Appréhension… Oui ! D’avoir une crise et que l’on n’arrive pas à la maîtriser. Mais je garantie que même avec une crise, je serai bien sur le vélo le 7 mars 2020. (sourires).

 

Photo : Loïc Manceau.