Interview… D’Alain Derly (Pédale Combs-la-Villaise)

Alain Derly a vécu une expérience unique ! Sous les couleurs de la sélection nationale, le pensionnaire de la Pédale Combs-la-Villaise a participé le mois dernier au championnat international de polo-vélo à Aiken (Etats-Unis) avec en prime une médaille d’argent. Le Seine-et-Marnais revient sur son expérience américaine.

« Nous avons tout donné »

 

Radio Peloton : Alain, votre compteur de compétitions internationales en polo-vélo a augmenté d’une unité…

Alain Derly : C’était la neuvième fois que je participais au Championnat International de polo-vélo à quatre joueurs. Quatre fois sous le maillot de l’équipe de France , deux fois sous le maillot de mon club historique, l’E.S. Gervais-Lilas , deux fois avec des équipes américaines et une fois avec l’équipe irlandaise de Dublin.

Radio Peloton : La sélection nationale était très « familiale » pour vous…

Alain Derly : J’avais déjà joué à ce niveau avec mon frère Didier en 2015 et 2019, mais encore jamais avec mon fils Adrien et mon neveu Dylan. Cela a été une très grande joie. Durant cette compétition, et notamment après la finale disputée, nous avons forcément pensé à mon père, décédé en 2022, qui avait su trouver les fonds financiers pour emmener l’équipe de l’E.S. Gervais-Lilas en Inde en 2000 pour la 3ème édition de ce Championnat International Il avait aussi joué cette compétition en 2000, 2001 et 2003. En emmenant Adrien et Dylan, nous avons perpétué une sorte de tradition familiale. Sans cette aventure indienne de Gervais-Lilas en 2000, le polo-vélo français ne serait sans doute jamais devenu international.

Radio Peloton : Avec une médaille d’argent à la clef…

Alain Derly : A la vue de la jeunesse de certains joueurs et étant donné que nous avons joué avec des vélos empruntés sur place pour des raisons d’économie, nous sommes très contents de notre deuxième place. D’autant que l’équipe vainqueur, Aiken A, deuxième en 2019 derrière l’Inde, a présenté sans doute la meilleure équipe américaine depuis l’organisation de la première édition de ce Championnat International en 1996.

Radio Peloton : Plus globalement, comment s’est passée cette expérience américaine ?

Alain Derly : Nous sommes montés en puissance toute au long de notre semaine américaine en commençant par les entraînements collectifs du mardi au jeudi puis durant nos matches du vendredi 14 au dimanche 16 novembre. Nous avons débuté le vendredi par une lourde défaite (13-1) face aux vainqueurs finaux, Aiken A, dans un match où nous n’avons pas vu le jour. Le samedi, nous n’avons pas été les seuls à subir une lourde défaite : Richland a battu Aiken B par 14 à 4 et Aiken A a battu Richalnd par 12 à 2. Mais au fur et à mesure des 4 chukkers de ce premier match, nous avons tenté des combinaisons de joueurs pour mieux appréhender les matches suivants.

Radio Peloton : Vous êtes donc montés en puissance…

Alain Derly : cette montée en charge progressive et ces tests sur le premier match ont payé : nous avons remporté notre match du samedi par 6 à 2 face à Aiken B puis celui du dimanche matin par 4 à 3 face à Richland. Et même si l’on a perdu en finale, nous avons joué notre meilleur match à cette occasion. La preuve : il y avait toujours 0-0 avec le premier chukker. Et seulement 2-0 à la mi-temps. Le 7-0 final n’est pas représentatif de notre comportement sur le terrain. Contrairement au premier match du vendredi, nos adversaires sont sortis exténués du terrain. Nous aussi. Nous avons tout donné.

Radio Peloton : Comment jugez-vous votre prestation individuelle ?

Alain Derly : Afin de faire tourner l’effectif, j’ai sans doute moins jouer que sur certaines éditions. J’avais le niveau physique pour cette compétition, notamment grâce à ma préparation sur piste tout au long de la saison. Je n’ai pas marqué de but sur cette compétition, mais j’ai fait plusieurs passes décisives. Et j’ai joué pleinement mon rôle en revenant défendre lors de contre-attaques des équipes adverses en empêchant nos adversaires de marquer. J’ai joué pour l’équipe à fond, que ce soit sur le terrain ou sur la touche en donnant des conseils, en discutant avec les arbitres ou en réparant des vélos à la suite de soucis de mes équipiers sur le terrain. Je suis satisfait de ma prestation.

Radio Peloton : Quelles sont vos prochaines échéances internationales ?

Alain Derly : La prochaine échéance internationale sera la Coupe d’Europe des clubs en 2026, puis le championnat du monde UCI en 2027. Nous avons d’ailleurs emmené dans l’équipe deux joueurs qui sont pré-sélectionnés pour l’équipe de France 2027, Corentin Léger et Jérôme Harel, tous deux du BMX Bolbec-Nointot (Normandie). Pour ces prochaines compétitions, ce sera du polo-vélo à cinq joueurs. Il y a pas mal de différences entre les règles du polo-vélo à quatre joueurs et celles du polo-vélo à cinq joueurs, un peu comme au rugby à 7 à 13 ou à 15. Nous sommes peu nombreux en France à avoir pratiqué le polo-vélo à quatre joueurs. J’aime les deux versions de ce sport.

 

Photo: DR.