Interview de… Stéphane Lombard (EV Angers Doutre)

Licencié l’an dernier au VC Garennois, Stéphane Lombard a explosé aux yeux du grand public en remportant notamment la nocturne 1ère catégorie de Paris XIV. A 27 ans, le pensionnaire de l’EV Angers-Doutre revient sur sa belle saison 2018, stoppée il y a un mois.

« Le vélo pour moi, c’est un jeu »

 

Radio Peloton : Comment expliques-tu cette première partie de saison tonitruante pour ta première année en 1ère catégorie ?

Stéphane Lombard : Je pense que c’est un ensemble, je suis dans un club dans lequel je me sens bien, j’ai peu de temps pour rouler mais Simon Rauturier m’a bien préparée pour cette saison. Je pense aussi que je roule sur mes acquis de 2017 où j’avais plus le temps de m’entraîner et où Fabrice Pellegrin m’avait suivi toute l’année pour préparer le triathlon notamment. Après je reste toujours motivé et n’abandonne jamais donc même si je ne roule que 5-6h en moyenne par semaine avec une course de 4h ça fait 10h donc ça passe. Mon plan d’entraînement est basé sur la récupération, je ne joue plus trop avec la surcompensation, j’essaie de courir tous les dimanches et d’arriver reposé sur les courses.

Radio Peloton : Qu’est ce qui a changé pour toi à l’intersaison ?

Stéphane Lombard : Passant en 1ère catégorie et reprenant mes études d’ingénieur en alternance, j’ai hésité à laisser la route un moment pour faire une saison sans gros engagement en VTT ou découvrir autre chose comme le Xterra par exemple. Finalement j’ai décidé de faire cette année sur route, j’avais un objectif qui me motivais, tenter de décrocher une victoire en 1ère. J’ai alors cherché un club de DN3 familiale avec une vraie structure, j’ai trouvé mon bonheur à l’EVAD, tout le monde s’apporte beaucoup et les bénévoles font juste un travail immense. Il y a une bienveillance commune dans ce club. En plus l’EVAD a une vraie section cyclo cross et se développe sur le VTT donc c’était un plus pour moi qui vient de ces deux disciplines. J’ai aussi décidé d’être suivi par Simon, on a une approche similaire du vélo et il a été en 1ère catégorie 6 ans donc je savais que son suivi me correspondrait. Il sait que je sors pas mal, que j’ai un emploi du temps spécial, et que je fonctionne beaucoup au plaisir. Il me connaît vraiment bien et ça a été la clé de la préparation c’est certain. Je pense que l’intersaison a bien été gérée, une vraie coupure sans vélo, une bonne insertion dans le club puis des weekends vélo avec 4h le samedi, 5h le dimanche. Ça m’a permis de tenir la distance sur les élites du début de saison et prendre ces courses comme un entraînement général pour la suite. Quand l’on fait 4h à bloc dans les roues ça entraîne pas mal au final !

 

Radio Peloton : Le symbole pourrait être ta victoire à Paris 14 où tu as terminé en finisseur ?

Stéphane Lombard : Oui cette victoire est vraiment tombée au bon moment. Je courais après une gagne cette saison et je l’ai donc elle est réussite. J’avais remporté le titre départemental du CLM mais c’était difficile de la compter comme une victoire. J’avais essayé de faire le kilomètre à plusieurs reprises mais je me faisais reprendre à chaque fois. Mes coéquipiers me disaient que je devais arrêter ça car ça ne passerai jamais en première catégorie mais j’ai toujours cherché au fond de moi à lever les bras de cette façon. Je trouve ça hyper excitant d’être à une borne de la gagne, pire qu’à bloc, et de savoir le peloton ou l’échappé à tes trousses ! J’aime bien ce jeu, souvent je perds mais quand ça fonctionne ça compense largement les fois où je me fais reprendre.

Radio Peloton : Finalement, est-ce que tu n’as pas le regret d’avoir tenté la 1ère catégorie plus tôt ?

Stéphane Lombard : Je n’ai pas franchement eu le choix avec ma chute en fin de 1ère année espoir mais avec du recul le destin fait bien les choses. La première catégorie sans y avoir fait une saison complète je voyais à quoi ça ressemblait après mes années juniors. Ma chute m’a écarté des pelotons environ 5 ans mais m’a aussi permis de voyager et comprendre pas mal de choses sur moi et le monde qui m’entoure, rencontrer des amis que je n’aurais sans doute croisé, beaucoup de choses positives finalement. J’aurais sans doute pu avoir un meilleur niveau physique si je n’avais pas arrêté à 19 ans mais en tous les cas je n’avais pas le talent ni la résistance de mecs comme Barguil, Guyot, Elissonde, Cardis ou Coquard, j’ai fais mes années junior eux avec donc je pense cerner les fossés qu’il y a entre différents coureurs présents sur une même course. Le travail et la discipline ne font pas tout, il y a les aptitudes naturelles, la vie est ainsi faite et il faut en être conscient. En plus comme je l’ai dis avant, le vélo pour moi c’est un jeu, une passion, et je ne suis pas certain que l’on puisse tout mélanger, et garder cela en franchissant les autres paliers. La suite tout de suite

Radio Peloton : Quels sont tes objectifs en cette deuxième partie de saison ?

Stéphane Lombard : Ma saison est terminée depuis déjà un mois maintenant. Je suis à Malte pour une mission de 3 mois dans le cadre de mes études que j’ai repris fin 2017. J’ai arrêté complètement le sport 1 mois et là je reprends gentiment en faisant de la brasse au milieu des poissons, du footing et un peu de VTT pour découvrir l’île. Pile avant de partir j’ai réussi à remporter le titre de champion régional de la poursuite sur piste donc ça a été une belle cerise sur le gâteau pour moi et pour mon club. Pour l’année prochaine je ne sais pas encore, soit enchaîner sur une nouvelle saison, pour ça il me faudrait un nouvel objectif. Soit me faire un road trip en vélo ou m’entraîner pour des courses comme la French Divide ou la TCR, je déciderai ça un peu plus tard, au feeling.