Yoann Offredo se confie à Radio Peloton sur sa victoire au Critérium de Longjumeau, son premier Tour de France et notamment les étapes de plats…
« Je reviendrais sur le Tour de France »
Radio Peloton : Vous gagnez sur vos terres, quelles sont vos premières impressions ?
Yoann Offredo : Les critériums d’après-Tour c’est toujours très sympa, il y a une proximité avec le public qui est le prolongement de celle qu’on connaît sur le Tour de France donc c’est plutôt agréable et venir ici c’est aussi pour faire plaisir aux supporters, c’est quelque chose de sympa.
RP : Vous avez fait votre premier Tour de France, quelles sont les expériences que vous en tirez ? YO : Tout est grand, tout est démesuré, énormément de public, énormément de médias, ça roule très vite, c’est une course complètement à part mais c’est une superbe expérience sportive et humaine.
RP : On vous a vu à l’attaque justement sur des étapes de plat, vous aviez dénoncé l’attentisme de certains coureurs… YO : Dénoncer non pas spécialement mais c’est simplement que le gâteau est assez grand pour qu’on se partage les parts. Ce que j’ai reproché c’est que il y ait certaines équipes de sprinteurs qui collaborent avec la meilleure équipe du monde pour les sprints et ça c’était un peu dommage. Le vélo doit rester un jeu et pouvoir mettre ses pions devant c’est parfois un avantage et voila c’est un peu ce que je reprochais.
Le sprint final à Longjumeau. Photo : Nicolas Vaucouleur (Vélostar Actu).
RP : Et est-ce que vous pensez justement qu’il faut modifier le fonctionnement des étapes de plat ou pas du tout ? YO : Maintenant avec le recul en ayant fini le Tour je me dis que des étapes de transition il en faut c’est évident, les coureurs ne peuvent pas être à l’attaque tout les jours. Mais pourquoi pas récompenser les coureurs qui vont dans l’échappée sous forme soit de bonifications de temps soit de bonifications d’argent mais il y a possibilité de faire évoluer le règlement oui.
RP : Vous avez découvert le Tour de France, est-ce que vous allez découvrir d’autres Grands Tours ou rester plus spécialiste de classiques ? YO : Moi je suis un coureur de classiques, ce sont des courses que j’affectionne mais je reviendrais sur le Tour parce que je me vois pas passer le mois de juillet devant ma télé mais je pense que une saison de coureur ne se limite pas au Tour de France, il y a de belles courses toute l’année, de superbes organisations en France !
Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour, se confie pour Radio Peloton sur sa présence à Longjumeau, Warren Barguil ou encore les oreillettes.
Radio Peloton : Qu’est ce qui vous a décidé à revenir au Critérium de Longjumeau cette année ? Bernard Hinault : J’ai décidé de revenir cette année parce que j’ai quelqu’un avec qui j’ai beaucoup collaboré sur le Tour de France notamment, c’est avec Eric Ramos. Je lui avais dit qu’un jour je viendrais. Cette année j’ai la possibilité donc je le fais.
RP : Warren Barguil affirmait dans certains médias que vous étiez une source d’inspiration pour lui. Va t-il gagner un jour le Tour de France ou est-ce encore trop tôt pour le savoir ? BH : Tout est possible ! Ce n’est pas écrit que tu ne puisses pas gagner. Maintenant, quand, on en sait rien. Mais il a des capacités, il a montré sur le Tour de France cette année que c’était un très bon grimpeur. Il a une petite lacune dans les contre la montre. Maintenant il suffit qu’il y en ait un ou deux qui chutent et tu te retrouves devant !
Bernard Hinault se confie à Radio Peloton. Photo : Laurent Servillat.
RP : Jérôme Pineau monte une équipe la saison prochaine. Est ce que ça vous ait déjà trotté dans la tête de créer une équipe ? BH : Non parce que moi, quand A.S.O. (Amaury Sports Organisation) m’a engagé il y a 30 ans, j’ai respecté cette parole. C’est vrai que j’ai été contacté par des sociétés mais j’ai toujours dit non. A.S.O. m’a fait confiance donc je resterais avec eux.
RP : Enfin, les oreillettes sont-elles des avancées ou briment-elles les courses ? BH : J’ai toujours été contre les oreillettes parce que ce sont des hommes et c’est à eux de prendre les décisions. De plus, je pense qu’un bon directeur sportif c’est celui qui est capable de donner les bonnes consignes au départ et que les autres les exécutent sans problème. Ils ne sont pas obligés de les rappeler sans arrêt.
Tony Gallopin, vainqueur d’étape sur le Tour de France et ancien maillot jaune, se confie pour Radio Peloton sur le Critérium de Longjumeau, son Tour de France, San Sebastian et son avenir au sein de Lotto-Soudal.
« C’était une belle soirée »
Radio Peloton : Vous finissez deuxième d’un Critérium sur vos terres, quelles sont vos impressions ? Tony Gallopin : C’est sympa. C’était une belle soirée, on s’est bien amusé. Après un Tour de France ou il y a beaucoup de pression, c’est un peu plus cool. Après Yoann a gagné, il était aussi sur ses terres, il était motivé donc voila c’était sympa.
RP : Sur ce Tour justement vous attaquiez plus sans vous économiser ? TG : Oui j’ai dit cette année j’allais sur le Tour de France sans calculer donc c’est ce qui s’est passé. Les jours ou j’étais bien j’allais à fond, les jours ou j’étais moins bien je me faisais lâcher et après c’est vrai que je calculais pas forcément pour en garder ou attaquer donc j’ai fais vraiment au feeling et je me suis fais plaisir donc c’est le principal.
Tony Gallopin (Lotto-Soudal) avec son père Joël à sa gauche. Photo : Michel Vanvynckt.
RP : Vous faites deuxième à San Sebastian il y a quelques jours, pensiez vous que la victoire était accessible ? TG : Quand Michal Kwiatkowski est rentré je savais que ça allait être compliqué. Après en haut de la bosse j’y ai cru parce que j’avais réussi à faire une belle différence, on était seulement trois. Mais bon voila après quand il est rentré j’ai su que ça allait être compliqué. Cependant, il n’y a pas beaucoup de regrets, il est aussi très fort, c’est difficile et voila je suis tombé sur quelqu’un de plus fort au sprint donc il n’y a pas grand-chose à dire.
RP : Certains médias affirment qu’AG2R serait intéressé par vous l’année prochaine ? TG : Oui il y a plusieurs équipes qui sont intéressées. Maintenant c’est vrai que c’est la période ou ça commence à avancer donc on va voir. C’est vrai que c’est une des équipes avec lesquelles je suis avancé donc on verra dans les jours prochains.
Davide Rebellin se confie pour Radio Peloton sur sa présence au Critérium de Longjumeau, sa longévité, sa carrière ainsi que la relève italienne !
« J’aime beaucoup mon travail »
Radio Peloton : Vous êtes italien mais pourtant vous venez faire un critérium en France, pourquoi ? Davide Rebellin : J’aime bien parce que en Italie il n’y a pas ce critérium surtout derrière derny comme ceci, c’est une spécialité qu’il n’ y a pas en Italie et que j’aime vraiment beaucoup. Je suis même venu l’année passée et je crois que le Critérium devient chaque année plus important, il y a beaucoup plus de monde que l’année passée donc c’est très bon pour nous aussi les coureurs cyclistes.
RP : Vous avez 45 ans, vous avez une longévité exceptionnelle, comment pouvez vous expliquer cela ? DR : J’aime beaucoup mon travail, ce que je fais et pour moi c’est encore un plaisir. J’ai la motivation, j’ai aussi quelques résultats sportifs, je vois que j’ai encore de la force, on me dit encore de continuer, le corps aussi donc je continue et je décide chaque année si je continue ou pas. On va voir la fin de cette année si je vais continuer, regarder si j’ai une belle opportunité et peut être encore continuer une année.
Davide Rebellin au Critérium de Longjumeau. Photo : Michel Vanvynckt.
RP : En 26 ans de carrière quand vous regardez ce que vous avez remporté, est ce que vous êtes fier de votre carrière ? DR : Oui je suis très content, j’ai gagné de belles classiques, des courses comme Paris-Nice, Tirreno Adriatico, et beaucoup d’autres victoires. C’est un beau palmarès et je suis très content et j’ai besoin de bien terminer ma carrière.
RP : Et enfin, quel italien peut remporter le prochain Giro ? DR : On a vu Aru qui peut gagner le Giro, un Grand Tour même s’il va s’améliorer encore un petit peu. Je pense surtout à lui. Maintenant, on voit que après il y a d’autres jeunes, on a Gianni Moscon qui commence à faire des résultats !
Christophe Perricot (VC Sulpicien) a pris la 4e place de la course D1 de Champignelles (Yonne), le 5 juin dernier. Maxime Belair (Team Peltrax-CSD) termine 6e en 2e catégorie.
Henry Jumeaux (Team Peltrax-CSD) a pris la 9e place de la course 1ère catégorie d’Etigny (Yonne), le 9 juin dernier.
Eric Boucheret (VC Sulpicien) est monté sur la 3e marche du podium de la course D1 de Charny (Yonne), le 16 juin.
Jordan Piau (VC Fontainebleau-Avon) s’est classé 13e de la course 2e catégorie de Vic-sur-Thil (Côte d’Or), le 25 mai.
Maxime Bouet, ancien pensionnaire de l’équipe Quick-Step, se confie pour Radio Peloton sur sa seconde participation au Critérium, son Tour de France et son avenir !
« Avec Fortuneo-Oscaro l’an prochain »
Radio Peloton : Pourquoi participez vous au Critérium de Longjumeau pour la seconde fois ? Maxime Bouet : C’est par amitié pour Eric Ramos et Yoann Offredo. Eric m’a contacté l’année dernière pour venir faire le premier Critérium. J’ai tout de suite accepté. Je pense que c’est très important de faire des critériums après le Tour de France par rapport au public, par rapport à la continuité du Tour. C’est un sport qui est populaire et je pense que ce sont les critériums qui rendent populaire le vélo parce qu’on arrive à être proche du public, on arrive à se toucher, à faire des autographes, signer des maillots, des casquettes et cela, au Tour de France, ce n’est pas permis.
RP : Vous parlez du Tour de France, pouvez vous faire un petit bilan? MB : Un bilan pour moi un peu mitigé. J’aurai aimé faire un résultat sur une étape, ce n’a pas été le cas. Après j’ai fais quelques erreurs, je me suis échappé sur des étapes qui peut être, sûrement même, je n’aurait pas du, des échappées peut être vouées à l’échec. Après je misais sur du vent le jour ou je me suis échappé, je pensais que ça allait créer des bordures et ça ne l’a pas fait du tout donc c’est moi qui me suis fait exploser sur le Tour de France tout seul. Ensuite, j’ai appris plusieurs choses notamment par rapport à mon programme d’avant Tour qui n’a pas été bon. Je pense que j’ai trop couru. J’étais trop en forme dans les courses d’avant Tour mais on attendait un petit peu la sélection du Tour, on n’est jamais sur donc il faut se montrer sur les courses d’avant Tour et malheureusement je pense que pour moi j’ai manqué de fraîcheur sur ce Tour de France.
Présent sur le dernier Tour de France, Maxime Bouet était également à Longjumeau, hier pour le Critérium Professionnel derrière derny. Photo : Loïc Manceau.
RP : On sait qu’il y a Brice Feillu et Laurent Pichon qui participent, allez vous faire un travail d’équipe pour essayer de gagner ou est – ce plus de la détente aujourd’hui ? MB : Non on va essayer de faire un travail d’équipe pour gagner. On est trois coureurs au départ et pour nous Fortuneo Oscaro il faut montrer le maillot, essayer de tout faire pour gagner. Il y a des coureurs très fort ici comme Sylvain Chavanel, Samuel Dumoulin ou Tony Gallopin qui sont des adeptes du derrière derny donc cela va être une chose difficile à faire aujourd’hui pour nous mais on va tenter !
RP : Jérome Pineau monte une équipe avec notamment des français, est ce que vous pensez rester à Fortuneo ou plus tenter une nouvelle aventure ? MB : Pour moi j’ai deux ans de contrat chez Fortuneo Oscaro. J’avais cette année 2017 et l’année prochaine en 2018. L’année prochaine sera ma onzième saison professionnelle donc je suis encore en contrat avec Fortuneo Oscaro l’an prochain. Ce n’est pas d’actualité pour moi de changer d’équipe. Mais en tout cas par contre c’est une très bonne chose que Jérome Pineau et que son sponsor, je ne sais pas encore exactement lequel, montent une équipe. C’est une bonne chose pour le vélo, pour le cyclisme français, pour les coureurs. Cela va faire, d’après ce que j’ai lu, une vingtaine de places dans l’équipe donc que ça soit pour des jeunes qui veulent passer pro, des néo pros ou pour d’autres qui sont déjà un petit peu dans le circuit c’est une très bonne chose. Et on ne peut qu’être content de cette création d’équipe en plus française.
Eric Ramos et son équipe de bénévoles de Vélostar peuvent être fiers de cette deuxième édition du Critérium professionnel de Longjumeau, disputé hier. Soutenu par la municipalité locale, cette version 2017 restera un grand cru ! La journée avait commencé par une randonnée plus sportive que cyclotouriste sur le parcours de 1.8 kilomètres tracé au cœur de la localité essonnienne. La championne de France élite dames, Charlotte Bravard (FDJ- Nouvelle Aquitaine) ou encore le maire de Courcouronnes, Stéphane Beaudet ont participé à cette manifestation qui a réuni une grosse centaine de cyclistes.
Près de 50 coureurs étaient présents sur la course des minimes sur le même parcours. Les favoris du jour se sont rapidement retrouvés à l’avant, à l’image de Thibaut Bridron (Guidon Chalettois), vainqueur l’an dernier et Vivien Chaloine (EC Château Thierry). C’est finalement Alexandre Bose (Team 94 Cycling) qui s’impose. Invité de cette deuxième édition du seul Critérium professionnel derrière derny en France, Bernard Hinault, cinq fois vainqueur du Tour de France se montre très disponible avec le nombreux public venu le voir. La foule se fait de plus en plus nombreuse à l’approche du départ du Critérium professionnel. Certains en profitent pour récupérer des goodies distribués par la caravane publicitaire alors que d’autres font un tour au village départ où une grosse dizaine d’exposants présentent leurs activités ou leurs produits.
La caravane publicitaire à Longjumeau (91). Photo : Loïc Manceau.
Notre partenaire Deley-Sport était d’ailleurs du rendez-vous. Les vingt coureurs engagés se présentent aux alentours de 18h30 sur la ligne de départ où les deux speakers du jour l’illustre Daniel Mangeas et le prometteur Antoine Poncet les annoncent un par un. A l’applaudimètre Sylvain Chavanel (Direct Energie) et Yoann Offredo (Wanty-Groupe Gobert) sont en bonne position. C’est l’effervescence sur la ligne, photographe et webmaster du site Vélostar Actu, Nicolas Vaucouleur immortalise chaque moment de cet évènement alors que les premiers dernys se mettent en route. A 19h00, le départ est donné par les représentants de la municipalité de Longjumeau.
Les coureurs dans les rues de Longjumeau. Photo : Loïc Manceau.
La première partie de course est entachée par un orage passager qui refroidit les ardeurs de certains sauf de David Boucher. Le sympathique sociétaire de la formation continentale belge Pauwels Sauzen – Vastgoedservice Continental Team sera d’ailleurs élu le plus combatif du soir. Les attaques s’enchaînent et tour à tour, les coureurs mettent le nez à la fenêtre, jusqu’à l’attaque décisive de Yoann Offredo dans les huit derniers kilomètres de l’épreuve. L’ancien coureur du COS Renault Lardy conservera quelques longueurs d’avance sur un autre essonnien Tony Gallopin et Sylvain Chavanel (Direct Energie). Les récompenses suivent dans la foulée. Les spectateurs sont encore nombreux pour admirer les coureurs et pensaient déjà à une troisième édition l’an prochain.